Intervention de Bruno Le Maire

Réunion du 27 mai 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Conséquences de la décision de la cour constitutionnelle de karlsruhe

Bruno Le Maire :

Monsieur le sénateur Yvon Collin, cette proposition de la Commission européenne est historique et marque une avancée majeure dans l’affirmation de l’Union européenne sur la scène internationale, d’abord par l’ampleur des sommes mises sur la table : 540 milliards d’euros au titre de l’accord conclu entre les ministres des finances, 500 milliards d’euros au titre de la proposition franco-allemande et 250 milliards d’euros de prêts, soit, au total, 1 300 milliards d’euros pour la relance. Chaque citoyen européen va comprendre que l’Union européenne nous permet de nous sauver de la crise économique sans précédent que nous connaissons.

La proposition de la Commission européenne est historique, ensuite, parce que le couple franco-allemand en est à l’origine. Je pense que nous sommes tous ici convaincus que le moteur de l’Union européenne, qui permet de faire avancer les choses, de casser les plafonds de verre, de progresser dans l’intégration européenne, et donc de nous protéger face aux menaces internationales, ce sont les propositions franco-allemandes, c’est l’accord qui a été conclu entre le Président de la République française et la Chancelière allemande.

Elle est historique, enfin, parce que, pour la première fois, nous acceptons une mutualisation des dettes sur un projet de financement de dépenses budgétaires. C’est intéressant financièrement, parce que cela permet d’obtenir le taux d’intérêt le plus faible possible et d’étaler le remboursement sur une trentaine d’années, et c’est un geste politique majeur, un geste de solidarité.

Oui, nous allons donner plus à ceux qui ont été le plus touchés par la crise du coronavirus ; oui, nous allons donner plus à l’Espagne et à l’Italie. Ce devrait être un motif de fierté pour nous tous, parce que cela signifie que nous savons aider les États les plus en difficulté. Oui, les États rembourseront en fonction de leurs capacités financières, économiques ; il y aura bien un transfert budgétaire. Au lieu de pousser de hauts cris en se scandalisant d’un tel transfert budgétaire pour faire face à la crise, on devrait plutôt en être fier et dire : « Chapeau bas ! » Enfin la solidarité en Europe n’est plus seulement un mot, mais un principe et un acte !

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