Ma question s’adresse à Mme la ministre du travail.
La crise sanitaire que nous traversons entraîne dans son sillage une crise sociale et économique sans précédent. Si le mécanisme de chômage partiel a jusque-là servi de filet social à la crise économique, votre décision de le diminuer, conjuguée au durcissement de l’accès à l’indemnisation imposé par la réforme de l’assurance chômage entrée partiellement en vigueur à la fin de 2019, laisse craindre une précarisation grandissante de nombreux travailleurs.
Les travailleurs les plus fragiles, ceux qui, avant la crise, occupaient un emploi précaire, et les travailleurs des secteurs le plus sévèrement touchés par la crise sanitaire, déjà durement affectés par les conséquences économiques de l’épidémie de Covid-19, le seront davantage encore avec la réforme de l’assurance chômage. Je pense notamment aux extras de la restauration, aux travailleurs de l’événementiel, aux ex-auxiliaires de vie et aides-soignantes auprès des personnes âgées…
La décision de reporter au mois de septembre le deuxième volet de la réforme de l’indemnisation du chômage n’est donc pas suffisante, car c’est l’ensemble de la réforme qui pose problème et qu’il faut définitivement abroger.
Madame la ministre, la seule volonté qui sous-tend cette réforme est d’atteindre un double objectif comptable, en réalisant des économies budgétaires au détriment de l’indemnisation des chômeurs et en agissant artificiellement à la baisse sur les statistiques du chômage. C’est cette même logique comptable qui a conduit l’hôpital public à la situation alarmante que nous connaissons.
Eu égard à l’ampleur de la crise, cette réforme, comme celle des retraites, doit être abandonnée. Madame la ministre, quand allez-vous enfin annoncer l’abrogation pure et simple de la réforme de l’assurance chômage ?