Dans la lutte contre le coronavirus qui mobilise notre pays, localiser l’épidémie et surveiller ses déplacements sont des enjeux cruciaux, pour des raisons en premier lieu sanitaires, en second lieu économiques, notamment dans les zones touristiques. Le combat contre la Covid-19 serait plus efficace avec une meilleure connaissance de la diffusion du virus sur le territoire et de l’intensité de l’épidémie selon les régions.
À cet égard, un avis de l’Académie des technologies publié le 19 avril dernier attire l’attention sur les renseignements que peuvent fournir les eaux usées. En effet, la mesure de la concentration du génome du virus dans les eaux usées pourrait permettre de mieux évaluer le nombre de malades dans une zone donnée, car le suivi prend en compte les virus rejetés par la totalité des personnes porteuses, qu’elles soient saines, asymptomatiques ou malades.
L’information récoltée permettrait aux collectivités locales et aux agences régionales de santé (ARS) d’évaluer avec plus de précision l’état sanitaire du territoire dont elles ont la responsabilité et d’apporter une réponse adaptée. En outre, le coût de telles mesures de suivi serait relativement modeste.
Des mesures de surveillance des eaux usées ont déjà été annoncées à l’étranger. En France, le Comité analyse, recherche et expertise (CARE) mis en place par le Président de la République a apporté son soutien à une telle pratique.
Le Gouvernement prévoit-il d’effectuer des prélèvements de ce type dans le cadre de la lutte contre l’épidémie ? Compte-t-il autoriser les collectivités locales à le faire ?