Monsieur le sénateur, la circulation du virus suscite effectivement, à juste titre, beaucoup d’interrogations, ainsi que la mobilisation de nombreux acteurs issus de différents champs. Nos connaissances sur le virus sont encore parcellaires ; nous le constatons chaque jour. Il est nécessaire d’explorer toutes les pistes.
Vous avez évoqué l’avis de l’Académie des technologies. Une étude française dont les conclusions ont été publiées dans la revue Science a aussi montré que la quantification de la présence du SARS-CoV-2 dans les eaux usées pouvait effectivement être un marqueur de circulation du virus. En outre, le projet Aubépine, qui permet depuis 2015 de déceler la circulation du virus de la gastro-entérite à partir de l’examen des eaux de la Seine, pourrait également être utilement mobilisé.
Pour autant, un tel indicateur permet seulement de constater la circulation à un niveau déjà élevé du virus dans la communauté desservie par le système d’évacuation des eaux, et non de l’empêcher. Cet outil serait simplement annonciateur d’un flux potentiel de malades, mais n’apporterait rien en matière de prévention. Il ne contribuerait pas à la stratégie de contact tracing que nous mettons en œuvre depuis plusieurs jours. Celle-ci nous semble bien plus efficace, grâce notamment à l’action des professionnels libéraux, de l’assurance maladie et des ARS, ainsi que, demain, à l’application StopCovid, si elle peut être déployée à la suite du débat que vous aurez bientôt.