Intervention de Muriel Pénicaud

Réunion du 27 mai 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Emplois aidés

Muriel Pénicaud :

Madame la sénatrice, depuis trois ans, nous mettons en œuvre une stratégie claire afin de permettre aux plus vulnérables d’accéder à l’emploi, dans un contexte – jusqu’à il y a peu – de création de nombreux emplois. Il faut évidemment s’adapter à la nouvelle donne, mais sans perdre notre objectif de vue : nul n’est inemployable, et chacun doit pouvoir accéder à l’emploi !

Notre stratégie repose sur la mobilisation de quatre leviers.

Premièrement, la transformation des contrats aidés en parcours emploi-compétences permet un meilleur accès à l’emploi. Un parcours emploi-compétences est un contrat aidé dans une association ou une collectivité locale, mais appuyé sur le triptyque situation de travail-formation-accompagnement social. Cette année, 90 000 parcours emploi-compétences sont prévus, les zones les plus fragiles étant évidemment prioritaires.

Deuxièmement, nous consacrons des sommes considérables au plan d’investissement dans les compétences. Cette année, 150 000 jeunes et 150 000 demandeurs d’emploi de longue durée pourront bénéficier du dispositif. Parmi eux, 16 % sont issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville – ce qui est bien supérieur au poids de ces quartiers dans la population française –, autant des outre-mer, et 8 % sont en situation de handicap. Nous veillons, au côté des régions, avec lesquelles nous avons négocié et contractualisé la moitié des contrats, à faire en sorte que les personnes concernées accèdent à l’emploi et que les plus vulnérables soient bien intégrés.

Troisièmement, nous mettons l’accent sur l’insertion par l’activité économique (IAE). Vous avez inscrit 1 milliard d’euros de crédits dans le projet de loi de finances pour 2020 –on n’avait jamais investi autant dans l’IAE – pour multiplier les structures adaptées, comme les chantiers ou entreprises d’insertion. Vous aurez d’ailleurs demain l’occasion de conforter cette démarche en permettant, au travers de la loi relative à diverses dispositions liées à la crise sanitaire, que la durée des contrats d’insertion puisse être portée de vingt-quatre à trente-six mois pour les bénéficiaires actuels. C’est très important, car la crise va rendre leur accès à l’emploi plus difficile.

Quatrièmement, les emplois francs visent à lutter contre les discriminations raciales ou sociales dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, où elles sont très fréquentes. Depuis la généralisation du dispositif, le 1er janvier de cette année, on compte plus de 26 000 bénéficiaires, dont 80 % sont embauchés en CDI.

Nous maintenons le cap et poursuivons notre action : nul n’est inemployable !

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