Monsieur le président, madame la garde des sceaux, madame, monsieur les secrétaires d’État, mes chers collègues, concernant l’application de traçage des cas contacts, la France a fait le choix d’une architecture centralisée. Les informations issues des téléphones remonteront à un serveur, qui sera chargé de les traiter, afin de notifier aux personnes concernées qu’elles ont été en contact avec une personne qui s’est déclarée malade de façon anonyme.
Cette solution, également retenue par le Royaume-Uni, a cependant fait l’objet d’une opposition de la part de Google et d’Apple. Ces entreprises, qui détiennent ensemble le monopole des systèmes d’exploitation des smartphones, ont fait pression pour que les applications de traçage utilisent une architecture décentralisée, c’est-à-dire que les informations restent sur les téléphones et ne soient pas stockées sur un serveur centralisé.
L’Allemagne, suivie notamment par la Suisse et l’Italie, a accepté de recourir à la solution préconisée par les géants du numérique. Tous les pays européens n’auront donc pas la même structure d’application, au premier rang desquels la France et l’Allemagne. Cette division au sein du couple franco-allemand nous interpelle, car ces applications ont vocation à être utilisées à travers l’Europe, dès que les frontières seront rouvertes, au sein de l’espace Schengen.
Monsieur le secrétaire d’État, ma question est double et porte sur ces différences d’architecture : ne seront-elles pas un obstacle à l’interopérabilité des différentes applications nationales ? Par ailleurs, pouvez-vous nous dire quelles sont les différences en matière de cybersécurité ? Y a-t-il une architecture plus vulnérable que l’autre ?