Pendant plusieurs semaines, la vie de notre pays s’est pratiquement arrêtée. Pendant plusieurs semaines, les Français ont été enfermés chez eux, privés de leur liberté fondamentale d’aller et de venir. Pendant plusieurs semaines, notre pays a lutté, à l’aveugle, contre l’épidémie de Covid-19.
Voilà un mois, le triptyque « protéger, tester, isoler » a guidé les conditions de notre liberté, pour partie retrouvée. Il consiste à passer de la lutte à l’aveugle à la lutte informée.
Notre stratégie a été largement guidée par les capacités disponibles en équipements de protection, en tests, en applications. Aucune de ces capacités ne suffit à elle seule, mais toutes sont nécessaires, je le crois, et, vu la connaissance que nous avons actuellement du virus, peut-être encore insuffisantes.
D’autres pays ont procédé autrement. Je pense à la Corée du Sud, qui, instruite par des épidémies précédentes, a misé sur la connaissance la plus fine possible de la propagation du virus et sur l’information de la population.
Si nous n’avons pas été prêts, monsieur le secrétaire d’État, pour cette épidémie, il n’est pas interdit de l’être pour la prochaine ! L’application StopCovid testée en grandeur nature pourrait servir à nouveau face à une maladie encore plus insidieuse et à la létalité encore plus élevée.
Si nous n’avons pas été prêts pour cette épidémie, d’autres le seront, avec moins de garanties pour nos données de santé, nos libertés et notre souveraineté, comme l’ont souligné Philippe Bas et Bruno Retailleau. Pour informer plutôt que d’enfermer, je suis favorable à l’usage d’une application raisonnée, maîtrisée, avec des garanties publiques et individuelles.
Je m’interroge toutefois sur un point – ce n’est pas tout à fait celui qu’Olivier Henno a évoqué : sur quels éléments se fondent les évaluations à 10 %, 50 % ou 60 % de diffusion de l’application au sein de la population pour conclure à son efficacité ?