Une étude principale traite de ce sujet : c’est celle de l’université d’Oxford et de l’Imperial College que je citais précédemment, dont le premier opus est paru le 13 mars dernier.
Cette équipe, composée de spécialistes du virus Ebola, du coronavirus lié au syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et du coronavirus responsable du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), a travaillé sur la problématique du contact tracing et imaginé très tôt le déploiement d’outils numériques.
Le principal problème avec cette épidémie, c’est effectivement, comme vous le savez, qu’elle est propagée par des personnes n’ayant pas conscience d’être porteuses du virus, qu’elles soient en période d’incubation ou qu’elles soient asymptomatiques de manière définitive.
Cette étude, qui, par ailleurs, a le soutien de l’Inserm, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, et de l’Institut Pasteur, confirme d’autres travaux menés ici et là. Elle est donc tout à fait centrale et devrait être encore précisée dans les jours à venir ; pour la petite histoire, les précisions étaient attendues plus tôt, mais certains des chercheurs sont tombés malades.
C’est la plus complète qui existe, ne serait-ce que parce que la prochaine livraison intégrera, entre autres éléments, des éléments de dynamique comportementale. Ces derniers, améliorant encore les modélisations, me permettent aujourd’hui de vous apporter le taux de 10 %, tiré des discussions que j’ai eues avec cette équipe de recherche.
Ces scientifiques sont à la pointe de la connaissance. D’ailleurs, les épidémiologistes comme Simon Cauchemez et Arnaud Fontanet, de l’institut Pasteur, ou encore Vittoria Colizza, de l’Inserm, considèrent cette équipe comme extrêmement solide ; ce sont d’ailleurs ses travaux qui les ont conduits à prendre officiellement position en faveur des outils de protection des contacts.
Je tiens à votre disposition les résultats obtenus. Il est extrêmement intéressant d’examiner l’impact en termes de morts et de contaminations d’un jour gagné dans la prévenance des contacts. C’est exponentiel ! Au bout d’une dizaine de jours, les écarts se comptent en dizaines de milliers de morts, ce qui, évidemment, est la caractéristique d’une courbe exponentielle.
Monsieur le sénateur Milon, je serais ravi d’évoquer tous ces sujets avec vous, en un peu plus de deux minutes, en dehors de cet hémicycle.