Je vous remercie de votre soutien, Madame Dindar. Je parlais des fonds Interreg à usage régional. L'idée est d'offrir aux régions une assistance pour porter des projets, et utiliser les fonds dont elles disposent. La programmation stratégique peut évoluer dans le temps, et la santé deviendra certainement prioritaire. Néanmoins, en ce qui concerne les autres programmes européens à destination des RUP, les autorités de gestion demeurent maîtresses de la stratégie et de la mise en oeuvre. Si notre expertise est sollicitée, nous répondrons présents. Nous avons une grande habitude de l'utilisation de ces fonds, qui peut être complexe. La redevabilité est en effet tatillonne, avec des risques financiers associés.
Dans un premier temps, nous proposons nos services aux collectivités régionales en ce qui concerne la mobilisation de fonds à leur échelle. Les projets uniquement nationaux des états étrangers sont déjà financés par d'autres ressources, et notamment le FED. Mais dans certains cas, qu'il s'agisse de l'environnement ou de la santé, les problématiques doivent être appréhendées au niveau régional. Les organisations régionales, telles que la Communauté du Pacifique (CPS) ou la Commission de l'Océan Indien (COI) nous sollicitent pour des financements. Si nous parvenons à croiser les financements FEDER et FED, nous pourrons intégrer les outre-mer dans leurs bassins régionaux respectifs.
L'AFD intervient déjà massivement dans le financement des équipements publics, qui contribuent à la réduction des inégalités. Il s'agit en effet de notre premier secteur d'intervention. Nous continuerons naturellement. Il convient également de ne pas négliger le soutien aux ONG. Le ministère des outre-mer, en créant le fonds outre-mer 5.0 a ainsi ouvert un volet de soutien aux ONG. Il permettra le renforcement de leurs capacités, une assistance pour qu'elles mobilisent des fonds européens, mais également un financement en subventions si nécessaire. Nous commençons à mettre ces projets en place. Tous ne pourront être soutenus, en raison de leur nombre. Ils pourront être un facteur important de réduction des inégalités.
Le secteur de l'eau est important pour l'AFD. Nous disposons d'une division technique spécifiquement dédiée à cette question. Les financements sont disponibles, et des projets existent. Mais la capacité à les mettre en oeuvre localement peut faire défaut. De même, il faut bien reconnaître un déficit de gouvernance, qu'il faudra résoudre. Les pouvoirs publics s'y attellent, avec le plan Eau DOM, à l'élaboration duquel nous avons contribué. Nous avons lancé des études, et nous continuons à l'accompagner. Il prévoit le renforcement des capacités des acteurs locaux dès cette année, notamment par des formations.
Les situations varient grandement selon les départements. Mayotte connaît une crise. Nous apportons une assistance technique au Syndicat intercommunal d'eau et d'assainissement de Mayotte (SIEAM). En Guadeloupe, le préfet s'attelle à cette question. Nous serons à sa disposition, pour financer une assistance technique si nécessaire. La programmation stratégique est copilotée par les ministères, pour aller de l'avant.
En Polynésie française, ce sujet a également été insuffisamment pris en compte. Les communes devaient se voir attribuées cette compétence, mais cela a été reporté. Nous souhaitons aider la Polynésie française à définir une stratégie territoriale sur l'eau, avant de passer aux investissements concrets.