Intervention de Bertrand Willocquet

Délégation sénatoriale aux outre-mer — Réunion du 30 avril 2020 : 1ère réunion
Étude sur l'urgence économique en outre-mer — Audition de M. Bertrand Willocquet directeur du département des trois océans de l'agence française de développement afd

Bertrand Willocquet :

Pour l'heure, le ministère des outre-mer réfléchit à des propositions, et il a sollicité les différents acteurs qui travaillent avec lui, dont la BPI, l'AFD, la CDC, et d'autres. Nous sommes avant tout le financeur des collectivités locales. Hors logement social, les deux tiers des emprunts à moyen et long termes pour les besoins de financement sont assumés par l'AFD. Nous aurons donc un rôle essentiel à jouer. Nous sommes prêts à assouplir davantage certains outils, voire à en créer de nouveau, pour favoriser la relance. Nous devrons notamment améliorer le dispositif de préfinancement des subventions d'État ou européennes.

La ligne de partage entre la BPI et l'AFD est claire. La BPI distribue ses outils d'intérêt général dans les outre-mer, parmi lesquels figurent la garantie, le financement court terme, et le financement des besoins en fonds de roulement. De même, certains de ses financements portent sur du plus long terme, selon le principe de base de la BPI, que nous appliquons également, de n'être jamais seul, mais toujours en subsidiarité avec le système bancaire. En effet, la BPI et l'AFD sont des instruments publics, qui n'ont pas vocation à perturber la concurrence sur le marché bancaire.

L'AFD a conservé une activité de prêt à moyen terme, sur des tickets supérieurs à ceux sur lesquels intervient la BPI, sur un certain nombre de secteurs (distribution, tourisme, foncier d'aménagement ou de logement intermédiaire, collectivité, transport aérien, énergies renouvelables). Notre outil d'intervention est le prêt la BPI qui a également pour rôle d'intervenir en haut de bilan. Proparco n'intervient pas dans les outre-mer, mais dans les États étrangers.

Les financements directs de l'AFD aux entreprises privées varient selon les années de 60 à 140 millions d'euros. Nous avons adapté nos opérations à la taille de chaque territoire. Pour La Réunion ou les Antilles, nous n'interviendrons sans doute pas sur de petits tickets, car nous considérons qu'il s'agit du rôle du réseau bancaire existant. Néanmoins, pour Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte, ou la Guyane, nous acceptons d'intervenir sur des tickets très inférieurs, pouvant descendre jusqu'à 2 millions d'euros.

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