Madame Victoire Jasmin, l'article 9 du décret du 11 mai pose comme principe l'interdiction de l'accès aux plages, des activités nautiques et de plaisance, même si les préfets auront la possibilité d'autoriser cet accès et ces activités et de les encadrer. Je rappelle que la réouverture des marchés au mois d'avril s'était faite selon des modalités similaires.
Personnellement, je suis favorable à ce que l'on adapte le cadre réglementaire aux spécificités territoriales, les particularités épidémiologiques notamment. Hier soir, le Conseil scientifique a rendu un rapport dans lequel il distingue trois groupes de territoires ultramarins : le premier comporte Mayotte, où le virus circule énormément et où l'on comptabilise la moitié des cas diagnostiqués en outre-mer ; dans un deuxième groupe, le virus est présent, mais a régressé ; le troisième groupe se compose de territoires dans lesquels on n'a détecté aucun cas ou très peu de cas.
Monsieur Dominique Théophile, le Président de la République comme les ministres - Sébastien Lecornu pour les collectivités territoriales, Emmanuelle Wargon, pour le ministère de la transition écologique et solidaire, ou moi-même - ont conscience de la problématique de l'eau en Guadeloupe et ont tous évoqué cette question lors de leurs déplacements. Des travaux ont d'ores et déjà été engagés dans le cadre du plan Eau DOM. Le préfet de la Guadeloupe aide les différentes collectivités à gérer le réseau et l'assainissement. En outre, pour pallier le manque d'eau, il a récemment réquisitionné un certain nombre d'opérateurs.
En plus des 79 millions d'euros d'investissements à réaliser d'ici à la fin de l'année, nous avons débloqué 5 millions d'euros pour la réalisation de travaux d'urgence. Lors de notre prochain déplacement aux Antilles, le thème de l'eau sera au coeur de nos préoccupations et de celles des Guadeloupéens. Pour autant, malgré de bonnes intentions sur le terrain, nous ne sommes pas encore parvenus à créer une structure unique de gestion de l'eau. J'espère que le préfet Gustin, à qui j'ai confié cette mission, atteindra cet objectif.
Pour vous répondre sur le volet fiscal, je précise que le crédit d'impôt pour investissement productif outre-mer a été prolongé jusqu'en 2025 pour les biens immobiliers et la réhabilitation hôtelière. Les aides de l'État, qui prendront fin le 31 décembre 2020, devront être prolongées également.
Madame Catherine Conconne, vous avez parlé des médias à juste titre, car ils ont beaucoup souffert de la crise. Vous avez raison de dire que les médias ont eu plus de travail que jamais, au moment où les recettes publicitaires ont chuté. J'espère que le ministre de la culture et moi-même pourrons prochainement faire des annonces pour soutenir ce secteur d'activité.
Vous avez rappelé les difficultés financières auxquelles sont confrontées les collectivités d'outre-mer. Sachez que la ministre de la cohésion des territoires Jacqueline Gourault et moi-même en parlons régulièrement. Sébastien Lecornu, qui travaille plus spécifiquement sur ce dossier, sait très bien que la baisse des recettes liées à l'octroi de mer et à la taxe sur les carburants, ainsi que la baisse de la consommation dans les territoires ultramarins produiront très rapidement des effets négatifs. Aujourd'hui, nous sommes en mesure d'accorder des avances en matière fiscale, ce qui nous permettra de satisfaire certaines demandes. Il ne faut pas oublier les propositions du rapport Patient-Cazeneuve sur les finances des communes d'outre-mer : elles s'inscrivent davantage dans la durée, mais demeurent importantes dans cette période de crise.