Chers collègues, après avoir entendu le président de la Fédération des entreprises d'outre-mer (FEDOM) la semaine dernière, notre délégation poursuit aujourd'hui ses travaux sur l'urgence économique en outre-mer en auditionnant Mme Carine Sinaï-Bossou, présidente de l'Association des Chambres de commerce et d'industrie des outre-mer (ACCIOM), et également présidente de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de la région Guyane.
Nous vous remercions vivement, Madame la présidente, d'avoir répondu à notre invitation, car votre association réunit les CCI des onze territoires d'outre-mer, ce qui va nous permettre d'avoir une vision d'ensemble des difficultés rencontrées par leurs entreprises et de compléter notre information sur les situations locales dont vous centralisez les remontées.
À cette fin, vous avez bien voulu diffuser auprès du réseau des CCI la trame préparée par nos trois rapporteurs, Stéphane Artano, Viviane Artigalas et Nassimah Dindar, à qui je laisserai la parole après mon propos introductif.
L'ACCIOM a en effet un triple rôle : assurer la concertation entre les Chambres de commerce et d'industrie de l'outre-mer ; être une force de propositions pour les évolutions législatives, réglementaires ou administratives qui les concernent et enfin assurer la promotion des activités économiques ultramarines et des Chambres de commerce et d'industrie d'outre-mer en particulier.
Vous êtes donc particulièrement bien placée, Madame la présidente, pour nous exposer les préoccupations concrètes des entreprises ultramarines actuellement et relayer leurs propositions.
Face à la très grave crise économique provoquée par la situation sanitaire, nous nous interrogeons précisément sur l'efficacité des mesures d'urgence mises en place par le Gouvernement et leur adaptation au tissu entrepreneurial ultramarin.
Le pilotage de ces dispositifs au plan local nous préoccupe aussi énormément car nous avons constaté, dans le cadre de notre étude sur les risques naturels, combien cette question était majeure pour sortir de la phase d'urgence.
Outre la préparation du redémarrage, le travail de la délégation vise à tirer les leçons de la crise actuelle. Celle-ci démontre combien les outre-mer restent dépendants de l'hexagone alors même que la mission de l'État français devait être d'accompagner les territoires dans le choix de leur développement. Cela suppose bien entendu que les intéressés identifient eux-mêmes leur chemin d'avenir. C'est dans cette perspective que nous devons, me semble-t-il, nous placer.
Conformément à la méthode de travail de la délégation nous allons nous appuyer, sur un diagnostic le plus précis possible, pour formuler ensuite nos propres recommandations auprès des instances du Sénat. La commission des affaires économiques du Sénat notamment mène un travail de veille très important et de propositions à travers ses cellules thématiques.
Mesdames et Monsieur les rapporteurs, je vous cède la parole en premier, puis ce sera à votre tour Madame la présidente. Nos collègues auront largement le temps de vous interroger ensuite.