Mes chers collègues, la semaine dernière, lors de notre première visioconférence, il a été décidé que notre délégation se réunirait chaque semaine, le jeudi, afin de poursuivre ses travaux malgré cette période de confinement, conformément à sa triple mission institutionnelle d'information, de veille et d'évaluation des politiques publiques concernant les outre-mer.
Après avoir échangé la dernière fois sur la gestion de l'urgence sanitaire, nous entamons aujourd'hui un travail de réflexion sur la question cruciale des effets économiques de la crise sanitaire actuelle.
Comme beaucoup nous nous préoccupons du marasme économique sans précédent qui s'annonce, avec la menace d'une contraction du PIB national estimée à près de 10 % en 2020 !
Comment les économies ultramarines déjà très fragilisées pourront-elles affronter un tel choc ? Quelles conséquences sur le tissu économique et sur l'emploi devons-nous anticiper ? Comment les décisions annoncées par les autorités publiques s'appliqueront-elles concrètement à nos territoires ? Ce sont quelques-unes des questions que nous souhaitons poser à notre invité, M. Jean-Pierre Philibert, président de la Fédération des entreprises des outre-mer (FEDOM).
Je le remercie d'avoir répondu très vite à notre invitation ce qui nous permettra de bénéficier d'un large tour d'horizon en préambule à notre étude.
Je vous rappelle que la commission des affaires économiques a constitué des « cellules de veille, de contrôle et d'anticipation sectorielles » et a désigné des pilotes en charge d'organiser des auditions thématiques.
Notre collègue Viviane Artigalas suit la thématique « tourisme » et nous sommes heureux de la compter parmi nos trois rapporteurs qui ont accepté de réorienter l'étude économique que nous devions entreprendre ces jours-ci sur l'aide publique aux investissements outre-mer, compte tenu des nouveaux enjeux constitués par cette crise.
Outre Viviane Artigalas, nous avons en effet confié la conduite de cette étude à Stéphane Artano et Nassimah Dindar que je remercie chaleureusement.
En effet, nous pensons que les outre-mer ne doivent pas être « les oubliés » des dispositifs annoncés tant de la part des autorités françaises que des instances européennes.
Le pilotage et la gestion locale de ces décisions nous préoccupent également beaucoup, car nous avons vu dans le cadre de notre étude sur les risques naturels majeurs combien cette question était essentielle pour sortir de la phase d'urgence.
De plus, nous considérons qu'il faudra appréhender la situation territoire par territoire pour tenir compte de leurs particularités.
Nous pourrons ainsi comme à notre habitude formuler des propositions de la délégation au Gouvernement.
Je cède à présent la parole à chacun des rapporteurs, qui poseront leurs questions au président de la FEDOM. Ce dernier répondra dans un second temps.