Intervention de Christophe Castaner

Réunion du 3 juin 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Situation dans les banlieues

Christophe Castaner  :

Monsieur le sénateur, je ne partage pas votre vision.

Certes, les faits que vous évoquez, notamment en ce qui concerne votre collègue sénatrice, sont totalement insupportables, inacceptables ! J’ai d’ailleurs demandé au préfet de prendre langue avec elle, afin que tous les moyens soient évidemment mis en place pour garantir sa liberté d’expression, sa liberté de dire et de combattre, comme elle le souhaite, comme elle le veut, non pas seulement parce qu’elle est sénatrice – ce serait déjà une excellente raison –, mais tout simplement parce que, dans ce pays, nous devons garantir la liberté d’expression de chacun.

Néanmoins, je ne peux pas vous laisser dire que les voyous tiennent aujourd’hui la dragée haute à notre police où à notre gendarmerie. Chaque jour, chaque nuit, chaque fois que la police est appelée, elle vient. Chaque fois, elle intervient.

On a beaucoup évoqué ces derniers jours, comme hélas depuis de longues années, la question des violences urbaines. Comme vous, je les dénonce, mais je fais en sorte que la police soit renforcée.

J’évoquais notre décision de procéder à 10 000 recrutements, qui sont nécessaires pour que nous soyons présents partout, y compris dans les quartiers. Et nous sommes présents partout, y compris dans les quartiers !

N’analysons pas les événements médiatiques comme une ligne ou une tendance en matière de violence urbaine. Par rapport à l’année dernière, nous nous situons sur une constante, y compris d’ailleurs pendant la période du confinement, excepté en Île-de-France, où nous avons connu une augmentation significative des incidents – cela n’a pas été le cas sur l’ensemble du territoire national.

Force est de constater que, chaque fois, la police et la gendarmerie, malgré le risque de guet-apens – quelque 120 guets-apens ont été identifiés pendant la période du confinement –, sont intervenues.

Je ne voudrais pas non plus laisser penser qu’il n’y a eu aucune interpellation. Au contraire, plus de 300 individus ont été interpellés pendant la seule période du confinement, dans le cadre de ces violences urbaines. Des condamnations à la prison ferme ont déjà été prononcées, avec dépôt immédiat et écrou immédiat ; voilà la réalité !

Il n’empêche que c’est un combat que nous devons mener, pas seulement, monsieur le sénateur, par l’interpellation, mais aussi par la prévention et par la présence policière. Je ne souhaite pas opposer la nécessité d’une police de sécurité du quotidien, qui s’appuie sur le travail des élus pour porter une ambition pour les quartiers les plus difficiles de notre pays, et la légitime répression. Les deux doivent aller de pair.

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