Monsieur le sénateur Jean-François Longeot, vous l’avez dit, Renault perd de l’argent. Ses capacités de production en France représentent un peu plus de 1 million de voitures ; cette année, l’entreprise en produira à peu près 600 000. Cela signifie qu’elle est en situation de surcapacité massive, ce qui n’est ni votre faute ni la mienne.
Entre la crise du Covid et la course au volume, Renault possède une infrastructure industrielle beaucoup trop importante par rapport au nombre réel de ses clients.
Renault lutte pour sa survie, mais l’industrie automobile, plus largement, joue également une partie difficile : il s’agit sans doute de la crise la plus grave de toute son histoire. Cette industrie représente 800 000 emplois en France – 400 000 dans l’industrie et 400 000 dans les services –, ce qui justifie de lancer un plan de relance automobile qui soit à la hauteur des enjeux.
Ce plan vise non pas à sauver seulement les meubles en soutenant des entreprises en difficulté, mais à construire l’avenir, c’est-à-dire à positionner Renault et l’industrie automobile française parmi les leaders en matière de véhicules électriques et autonomes, en accompagnant la transition de ces entreprises.
Vous avez évoqué la situation des sous-traitants. Nous demandons à Renault, à Peugeot et aux sous-traitants de premier rang d’accompagner la transformation industrielle des sous-traitants de deuxième et troisième rangs, ces PME et ces ETI (entreprises de taille intermédiaire) implantées dans nos territoires. Voilà une première réponse.
La deuxième réponse concerne les contreparties, lesquelles représentent, au-delà de celles que j’ai mentionnées à propos des sous-traitants, plus de 1 milliard d’euros d’investissements pour relocaliser en France des productions de Renault, Peugeot, Faurecia, Plastic Omnium et Valeo.
Ce sont des mesures concrètes. Nous allons continuer à travailler aux côtés de la filière, car la bataille sera de tous les instants.