Ma question s’adresse à Mme la secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances.
Je m’exprime au nom du groupe socialiste, plus particulièrement au nom de mes collègues de Seine-Maritime et du Val-de-Marne.
L’État a garanti un prêt de 5 milliards d’euros à Renault, tandis que ce groupe annonçait un plan d’économie prévoyant 4 600 suppressions de postes en France et la restructuration de 6 usines.
Nous nous félicitons que la colère des salariés de Maubeuge et la mobilisation des élus du territoire, parmi lesquels je me trouvais samedi dernier, aient été entendues et que des garanties aient été apportées. Néanmoins, nous restons vigilants, d’autant plus que d’autres sites sont en sursis.
À Dieppe, il n’y a aucune garantie de la pérennité de l’usine Renault Alpine. À Choisy-le-Roi, la fermeture de ce modèle d’économie circulaire est une aberration. Sans compter la cession de la Fonderie de Bretagne, à Caudan, et les craintes pesant sur Cléon et Sandouville…
Nous ne pouvons nous en satisfaire et demandons des contreparties socialement ambitieuses, avec le maintien de tous les emplois et de tous les sites. Les relocalisations devraient le permettre. Il faut en effet rompre avec trente ans de délocalisations !
Nous avons besoin d’un État qui favorise un large investissement et insuffle une stratégie pour la filière automobile et la réindustrialisation du pays, qui accélère la recherche-développement afin de favoriser l’innovation au service de l’écologie.
L’industrie, particulièrement le secteur automobile, doit se verdir pour respecter l’accord de Paris et l’engagement de mettre fin à la vente de véhicules thermiques.
Madame la secrétaire d’État, l’État, actionnaire majoritaire de Renault, va-t-il imposer des exigences écologiques ? Les aides publiques aux entreprises seront-elles enfin conditionnées au respect de critères sociaux et environnementaux ?