Ma question s’adresse à Mme la secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances.
La crise sanitaire a mis en évidence la pénurie de certains médicaments essentiels, ainsi que les failles de notre système d’approvisionnement. Le problème n’est pas nouveau, puisque la fabrication des molécules de médicaments est aujourd’hui délocalisée à 80 %.
Les stocks de nombreux traitements dépendent de réseaux de distribution internationaux, et certains médicaments, notamment des génériques, sont fabriqués uniquement en Inde ou en Chine. Cette dépendance portant sur des produits stratégiques est d’autant plus inquiétante que notre pays ne dispose pas des chaînes de production nécessaires.
Nous savons que la relocalisation est un processus long et complexe. Toutefois, il serait possible d’envisager un rapatriement progressif sur le territoire français et européen.
La fabrication de molécules majeures, par exemple celles qui sont utilisées dans le traitement du cancer ou de longues maladies, doit faire partie des priorités, tout comme la production de médicaments génériques, aujourd’hui sous-traitée à 100 % et qui devrait, au moins en partie, être relocalisée sur le sol français.
N’oublions pas que cette pénurie a créé de graves tensions lors de la prise en charge des maladies liées au Covid. En mars dernier, les hôpitaux européens, notamment ceux de Paris, ont alerté les pouvoirs publics sur le manque de médicaments essentiels dans les unités de soins intensifs et de réanimation. Ce type d’alerte doit impérativement être pris au sérieux si l’on veut éviter de reproduire les mêmes erreurs.
Je souhaite connaître, madame la secrétaire d’État, vos intentions en la matière, et savoir si le Gouvernement a déjà entrepris les démarches concernant la relocalisation de la production de médicaments sur notre territoire et au niveau européen.