Madame la sénatrice Christine Herzog, je vous remercie de souligner qu’il n’est pas si facile de réimplanter et de relocaliser des industries pharmaceutiques en France et en Europe.
Confrontés à cette situation, nous avons demandé voilà quelques mois – c’était avant la crise du Covid-19 – à M. Jacques Biot de faire un rapport sur les pénuries de médicaments et la stratégie à mettre en place pour réimplanter des sites de production en France et en Europe. Je crois en effet que, sur ce sujet, il faut avoir une approche européenne. La crise du Covid-19 a renforcé notre appréciation en ce sens, ainsi que la conviction de nos homologues européens, lesquels étaient peut-être moins interventionnistes en la matière.
Vous avez raison, il faut relocaliser la production de principes de base en France et en Europe, afin d’éviter que nous ne soyons dépendants à l’égard d’un seul pays et qu’une crise géopolitique, sanitaire ou climatique, entre autres, ne bloque l’approvisionnement.
Quel que soit le domaine, mieux vaut prévoir un approvisionnement double et de proximité. On a pu constater ce qui se passait lorsque la logistique cessait de fonctionner…
Par ailleurs, nous allons réfléchir à l’évolution de la politique du médicament. Olivier Véran partage l’idée selon laquelle l’industrie et la santé doivent travailler main dans la main pour que soient envisageables la réimplantation de sites en France et l’anticipation du coût de production français.
Nous souhaitons également participer au lancement d’un IPCEI, ou projet important d’intérêt européen commun, pour la santé, c’est-à-dire un programme permettant de soutenir massivement un secteur, à l’instar de ceux que nous avons lancés pour les batteries électriques ou la microélectronique.
Mes homologues autrichien et allemand sont parfaitement en phase avec ce projet. Il ne reste plus qu’à le mettre en œuvre rapidement.