Intervention de Gabriel Attal

Réunion du 3 juin 2020 à 15h00
Quelles nouvelles politiques publiques à destination de la jeunesse dans la prise en charge des conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire — Débat interactif

Gabriel Attal :

Monsieur le sénateur André Gattolin, je vous remercie de mettre l’accent sur le service civique, qui fête, vous l’avez dit, ses 10 ans cette année. Nous avions prévu un grand moment réunissant 1 000 jeunes du service civique, qui devait se tenir à la fin du mois de mars. Évidemment, nous avons dû le reporter, mais le service civique est un magnifique dispositif, et il faut le dire.

Il a été créé en 2010 et prolongé par la suite, quelles que soient, d’ailleurs, les majorités. Je salue d’ailleurs Patrick Kanner, qui a aussi participé à ce mouvement.

Ce dispositif a été construit pour favoriser l’engagement des jeunes, qui est, on le voit chaque jour, l’une de leurs grandes aspirations. Ce dispositif n’avait pas été conçu comme une brique supplémentaire de l’insertion dans l’emploi, mais il s’est imposé comme un moment permettant aux jeunes de prendre confiance en eux, de découvrir des choses, de développer un certain nombre de compétences, notamment des savoir-être, et d’être valorisés ensuite dans une logique d’insertion dans l’emploi.

En effet, beaucoup d’entreprises et de représentants du patronat estiment aujourd’hui que le service civique est devenu une forme de label sur un CV ; ils considèrent qu’un jeune qui a fait un service civique sait évoluer dans un milieu professionnel et développer des compétences.

Oui, il faut continuer de développer le service civique ; nous y avons investi beaucoup depuis 2017, en renforçant son budget. Cette année, 145 000 à 150 000 jeunes feront une mission de service civique.

Il faut continuer de le faire croître et, pour répondre à votre question, cela peut constituer l’une des réponses à la crise que nous vivons, parce que les jeunes ont envie de s’engager – ils nous l’ont encore montré pendant ce confinement, notamment les jeunes en service civique – et parce que ce moment, même s’il ne constitue pas un emploi rémunéré, est utile et formateur pour l’insertion des jeunes. Nous aurons donc besoin de mobiliser tous les dispositifs pour atteindre l’objectif d’insertion massive dans l’emploi.

Cela dit, je tiens à le préciser, j’accorde une grande importance à la qualité des missions : je l’ai souligné dès ma prise de fonctions, il ne faut pas tomber dans la substitution à l’emploi ni dans des missions qui ne serviraient qu’à occuper les jeunes. Si le service civique a fonctionné, c’est parce que les jeunes sont utiles et se sentent tels. Il faut évidemment poursuivre dans cette voie, et c’est ce à quoi nous travaillons.

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