Intervention de Gabriel Attal

Réunion du 3 juin 2020 à 15h00
Quelles nouvelles politiques publiques à destination de la jeunesse dans la prise en charge des conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire — Débat interactif

Gabriel Attal :

Je vais vous répondre, madame Brulin, mais je veux, au préalable, répondre très rapidement au volet de la question de M. Gattolin sur les jeunes en situation de handicap dans le service civique, que j’avais oublié d’aborder.

Oui, c’est une grande priorité. Quand j’ai été nommé, quelque 1, 5 % des jeunes en service civique était en situation de handicap, me semble-t-il. Pourtant, ils ont autant envie de s’engager et autant à apporter que les autres.

Il y a, dans la région nantaise, un collectif – Cap sur l’engagement –, qui a travaillé pendant un an et qui m’a remis des propositions. Mon objectif est que, en 2022, nous ayons atteint 3 % de jeunes handicapés dans le service civique, pour permettre cet essor. Vous avez raison, c’est très important.

Madame Brulin, vous m’avez interrogé sur la question du RSA.

Tout d’abord, je partage votre constat sur les fragilités et sur les difficultés que risquent de connaître des jeunes si l’on ne fait rien. Selon moi, le débat n’est pas de savoir s’il faut agir davantage et renforcer l’accompagnement, financier ou non, des jeunes. Le débat qui crée des divergences entre nous porte sur le comment.

C’est vrai, j’ai dit que je n’étais pas favorable à l’extension du RSA aux moins de 25 ans, parce que, selon moi, nous avons des outils formidables, notamment la garantie jeunes, développée par la majorité précédente. Ces outils répondent à des situations de grande précarité de jeunes, au travers d’un accompagnement financier et humain vers l’insertion, et conduisent à des sorties positives de ce dispositif qui sont très favorables.

Je suis d’avis de parier sur ce dispositif et de continuer à le soutenir, y compris en cette période de crise. Je crains qu’un RSA pour les moins de 25 ans ne soit démobilisateur, non pas pour les jeunes, mais pour les structures qui les accompagnent. En effet, l’enjeu demeure l’accompagnement humain des jeunes vers la formation et l’insertion. Bien évidemment, il est également important de soutenir financièrement ceux qui en ont besoin.

Je rappelle qu’un grand chantier a été ouvert, celui du revenu universel d’activité (RUA), pour revoir la manière dont on accompagne les plus précaires de notre pays. La question des jeunes en fait pleinement partie.

Les travaux vont se poursuivre, mais on sait que le revenu universel d’activité doit être mis en place à l’horizon de 2023. Il ne pourra donc pas constituer une réponse immédiate à la crise que nous vivons.

Cependant, je pense que la réflexion structurelle que nous menons dans le cadre du chantier du RUA et les réponses urgentes que nous allons apporter nous permettent d’avancer pour répondre aux problématiques que vous évoquez.

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