Monsieur le secrétaire d’État, entre inquiétude face au présent et crainte du lendemain, notre jeunesse est loin d’être sereine : interruption des études, suivi plus ou moins aisé des cours à distance, arrêt de jobs qui aidaient financièrement, inégalités numériques et territoriales, menaces pesant sur les futures embauches… ces différents éléments se sont ajoutés à un quotidien qui n’était déjà pas facile avant le Covid-19.
Pour bon nombre de jeunes, la réussite tant vantée dans une société qui prône l’ascension sociale était un parcours du combattant. Désormais, elle est reléguée à l’espoir incertain.
Notre politique publique doit donc être ambitieuse. Mieux, elle doit être la plus optimiste possible, notamment en ce qui concerne la filière d’excellence qu’est l’apprentissage professionnel.
Avant la crise sanitaire, les indicateurs étaient au vert. Ainsi, en Île-de-France, près de 90 000 apprentis et préapprentis étaient inscrits à la rentrée 2018-2019. Sur l’ensemble du territoire national, l’année 2020 devait confirmer cette tendance, même s’il était parfois compliqué, pour les apprentis, de trouver une entreprise.
Cependant, les professionnels du secteur sont actuellement inquiets pour les contrats en alternance lors de la rentrée prochaine. Les effets risquent de se faire sentir, en particulier dans les petites et moyennes entreprises.
J’avais deux questions à vous poser, monsieur le secrétaire d’État. Vous avez déjà répondu à la première, sur l’apprentissage, ce dont je vous remercie.
Parallèlement, ne serait-il pas temps de réinventer les emplois d’avenir basés sur une formation professionnelle aussi bien dans le secteur marchand que dans le secteur non marchand ? C’est une demande formulée par les missions locales. En effet, ce dispositif fonctionnait très bien pour une population dite « précaire », car il apportait une formation professionnelle adaptée aux besoins de l’entreprise. La suppression brutale de cette mesure a créé un déséquilibre.
Le Covid-19 laisse craindre un renforcement de l’exclusion sociale. Il est donc important de remettre en place une mesure comme celle-ci, assortie, par exemple, d’une exonération des charges pour les entreprises, tout en maintenant la formation professionnelle. Ne sacrifions pas nos jeunes. Ils sont l’avenir !
Soyez assuré que certaines communes sont elles aussi prêtes à jouer le jeu d’un vrai contrat accompagné.