Intervention de Gabriel Attal

Réunion du 3 juin 2020 à 15h00
Quelles nouvelles politiques publiques à destination de la jeunesse dans la prise en charge des conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire — Débat interactif

Gabriel Attal :

Madame la sénatrice, vous avez évoqué des chiffres qui sont évidemment très inquiétants et qui appellent notre mobilisation, même s’il est logique que, durant le confinement, l’activité des CFA ait diminué et que des entreprises qui étaient fermées n’aient plus été en mesure d’accueillir de jeunes.

L’essentiel, maintenant, est que tout redémarre très vite. Sauf erreur de ma part, le taux de reprise dans l’apprentissage s’élevait, la semaine dernière, à 30 %, et l’objectif est qu’il atteigne 60 % avant l’été. Muriel Pénicaud le dirait mieux que moi, mais l’enjeu est d’aller vite. Les mesures qui seront annoncées demain sur l’apprentissage vont directement dans ce sens.

J’en profite aussi pour dire, puisque vous avez abordé le sujet du tourisme et de l’hôtellerie-restauration, que de plus en plus d’offres d’emploi sont déposées à Pôle emploi. Cela fait écho à ce qu’a dit Mme Brulin. Beaucoup de jeunes qui ont l’habitude de travailler l’été en tant que saisonniers pour financer leurs études sont très inquiets. Le message doit être clair : certes, la situation est difficile, mais il y a, aujourd’hui, des offres qui ne trouvent pas preneurs. Je pense évidemment au secteur du tourisme, au secteur agricole, où il y a aussi des besoins, et à l’animation, puisque nous aurons besoin d’animateurs formés pour l’accueil important des enfants que nous allons organiser cet été. Je ferme la parenthèse.

J’en viens aux trois questions très concrètes que vous avez posées.

Pour ce qui concerne le fonds d’aide aux jeunes, nous avons créé, pendant le confinement, une aide exceptionnelle, pour répondre à des besoins exceptionnels. Par exemple, il fallait aider les jeunes étudiants qui avaient l’habitude de se nourrir au restaurant universitaire pour un euro par repas et qui se sont retrouvés obligés d’aller au supermarché. Il fallait aider les jeunes d’outre-mer qui étaient en métropole et ne pouvaient pas se reposer sur une solidarité familiale de proximité comme les jeunes de l’Hexagone. Il fallait aider des jeunes non étudiants en situation précaire.

Nous entrons maintenant dans une période trouble sur le marché de l’emploi et pour l’insertion des jeunes. Il faudra un accompagnement plus durable dans ce contexte.

Par conséquent, oui, il faut un accompagnement financier renforcé contre la précarité des jeunes. J’ignore si cela passera de nouveau par le versement d’une prime ou par des budgets à la main des missions locales et des universités. Quoi qu’il en soit, il faudra un accompagnement supplémentaire.

J’ai déjà évoqué les perspectives qui pouvaient être données concernant les contrats aidés.

Enfin, l’incitation financière fait partie des sujets qui sont sur la table et dont nous discutons avec Bruno Le Maire. Des mesures avaient été prises en 2008 en ce sens. Il y en a peut-être d’autres à inventer. Je n’ai pas encore de réponse à vous apporter, puisque ce point n’est pas tranché.

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