Je remercie nos collègues du groupe socialiste et républicain d’avoir organisé ce débat sur les politiques à destination de la jeunesse à mettre en œuvre au regard de la crise sanitaire qui nous touche et de la crise économique et sociale qui s’annonce.
Chaque année, de nombreux jeunes, étudiants ou non, exercent une activité rémunérée leur permettant de vivre de manière autonome. Si le Gouvernement a annoncé une aide de 200 euros aux étudiants précaires et aux jeunes de moins de 25 ans bénéficiant de l’aide personnalisée au logement (APL), force est de constater qu’une partie du public cible ne pourra pas bénéficier de cette aide. Certains jeunes précaires ne sont pas étudiants, certains étudiants précaires ne touchent pas d’APL, étant logés de manière temporaire chez des amis, de la famille ou des connaissances. Il y a des trous dans la raquette.
Avec la crise économique et sociale annoncée, il sera de plus en plus difficile, pour ces jeunes précaires, d’accéder à un travail, temporaire ou non, à temps partiel comme à temps complet. Nos jeunes, dans tous les territoires, vont être frappés de plein fouet par cette crise. Il est nécessaire d’anticiper l’avenir.
Dans un rapport remis au Premier ministre en mars 2017, Mme Célia Verot et M. Antoine Dulin proposaient la mise en place d’un revenu minimum garanti aux jeunes à partir de leur majorité, ouvert sous conditions de ressources. Ce « revenu socle », limité dans le temps, aurait pour principal atout de ne bénéficier qu’à ceux qui en ont besoin, atténuant les effets de seuil, et de permettre aux jeunes âgés de 18 à 30 ans de bénéficier d’un suivi intensif des services sociaux, veillant à la réussite de leur parcours d’acquisition de l’autonomie et à leur intégration sociale et professionnelle.
Monsieur le secrétaire d’État, au regard de la crise qui s’annonce, le Gouvernement compte-t-il travailler sur ce genre de dispositifs d’accompagnement ? Quelles mesures sont envisagées pour permettre aux jeunes les plus précaires, les plus isolés, de ne plus se retrouver en dehors des dispositifs d’aide et, grâce à la solidarité nationale, de remettre le pied à l’étrier ?