Monsieur le sénateur, Jean-Michel Blanquer et moi-même attachons une importance absolument capitale à ce qui va se passer cet été pour les enfants et pour les jeunes.
Ayant vécu une période très difficile de confinement, les jeunes auront peut-être plus que jamais le besoin de s’aérer, de s’évader, d’aller dans la nature, de sortir de chez eux et de leur quartier, d’aller au contact d’autres enfants. On sait aussi que, pour beaucoup de jeunes, la continuité éducative a été très difficile durant le confinement. Cet été peut donc aussi être l’occasion de procéder à un rattrapage ou de préparer la rentrée suivante.
Vous avez souhaité obtenir des détails sur l’opération « Vacances apprenantes ». Celle-ci reposera sur trois grands dispositifs.
Premièrement, nous allons très fortement développer le dispositif « École ouverte », qui existe depuis maintenant plusieurs années. L’objectif est de multiplier par six le nombre d’enfants qui seront accueillis dans ce cadre. Je rappelle qu’il s’agit de maintenir des établissements scolaires ouverts avec, le matin, des cours de rattrapage et, l’après-midi, des activités artistiques, culturelles et sportives.
Deuxièmement, nous développons un dispositif, que Jean-Michel Blanquer a appelé « parcours buissonnier », qui consiste en de petites excursions, à proximité du domicile des élèves – peut-être à l’échelle du département –, avec, par exemple, la découverte d’un élément du patrimoine culturel ou une expérience de campement sous tente, en forêt par exemple, pour offrir aux jeunes la possibilité de s’évader un peu et de découvrir le patrimoine qui les entoure.
Troisièmement, un label « apprenant » sera créé à destination des colonies de vacances qui s’engageront dans notre objectif de rattrapage scolaire. Très concrètement, l’éducation nationale proposera des modules destinés aux jeunes, y compris en faisant intervenir des enseignants volontaires.
Les objectifs et les budgets qui seront consacrés à l’opération seront précisés d’ici à la fin de cette semaine.
Vous m’avez interrogé sur la manière de raccrocher les décrocheurs et ceux qui sont les plus éloignés de l’école au moment où celle-ci reprend. Je suis persuadé que la réponse réside dans les collectivités locales. Dans les dispositifs que nous mettons en place – avec un soutien financier pour le départ en colonies de vacances –, ce sont les collectivités locales, parce qu’elles connaissent les familles, qui pourront aller chercher les jeunes qui en ont le plus besoin. Le dispositif sera évidemment financé par l’État, mais nous travaillerons de manière très étroite avec les collectivités pour toucher les jeunes concernés.