La crise sanitaire liée à la Covid-19 sera bientôt – nous l’espérons tous – derrière nous. Il nous faut sans tarder nous attaquer au colossal chantier de la crise économique qui s’annonce.
Sur ce dernier point, vous en conviendrez sans doute, une attention particulière doit être portée à la situation des jeunes de 16 à 25 ans. Il ne s’agira pas seulement, comme M. Henno vient de l’évoquer, de récupérer les décrocheurs qui ont quitté prématurément l’univers de la formation. Sans sous-estimer les difficultés que vont rencontrer les jeunes non qualifiés, éloignés de l’emploi et de toute formation, je souhaiterais appeler votre attention sur un public qui n’est traditionnellement pas visé par les politiques publiques de soutien à l’embauche, à savoir les jeunes diplômés à bac+4 et à bac+5 qui vont arriver sur un marché du travail très fortement dégradé.
Ces jeunes, qui terminent généralement leur cursus par un stage donnant bien souvent lieu à une embauche, ont été privés de cette chance durant le confinement. À cela s’ajoute bien évidemment la récession importante dans laquelle est entré notre pays. L’absence de visibilité quant à l’avenir a contraint les entreprises à diminuer, sinon à geler complètement leurs embauches.
Pour ces jeunes diplômés, le risque de déclassement est important : ne pouvant rester durablement sans revenus, ils pourraient être contraints de se tourner vers des emplois qui ne correspondent pas à leurs compétences ni à leurs qualifications. L’urgence à trouver un emploi sera d’autant plus grande pour eux qu’ils sont nombreux à devoir rembourser un prêt étudiant.
Monsieur le secrétaire d’État, quelles mesures prévoit le Gouvernement pour soutenir ce public spécifique et l’accompagner vers l’emploi ? Vous semble-t-il opportun d’envisager un report des premières mensualités des prêts étudiants ?