Intervention de Gabriel Attal

Réunion du 3 juin 2020 à 15h00
Quelles nouvelles politiques publiques à destination de la jeunesse dans la prise en charge des conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire — Débat interactif

Gabriel Attal :

Madame Artigalas, vous avez raison : quand on décide de confiner le pays, de fermer les établissements scolaires et que les enfants ne sont plus face aux enseignants, la grande priorité doit être de permettre à tous les élèves de bénéficier de la continuité éducative, laquelle ne remplacera jamais, par définition, la relation d’un enfant avec son enseignant, son professeur, dans une salle de classe. Il faut alors être le plus efficace possible et toucher le plus grand nombre possible de jeunes.

En ce qui concerne le premier point, je crois que nous avons été au rendez-vous : quand la fermeture des établissements scolaires de l’Oise a été annoncée, nous avons immédiatement mis en œuvre le dispositif « Ma classe à la maison ». Il en a été de même lorsque la fermeture de tous les établissements de France a été décidée, le 12 mars, avant le confinement généralisé. Nous avons pu proposer cette solution parce que nous avions travaillé avec le CNED depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, pour être capables de réagir immédiatement au cas où surviendrait ce type d’événement. La plupart des autres pays européens ont mis plusieurs semaines, parfois plusieurs mois, avant de proposer une solution numérique aux enfants. Nous avons pu le faire tout de suite.

Notre deuxième défi consistait à atteindre le plus d’enfants possible. Et encore une fois, vous avez raison : il est impossible d’assurer la continuité pédagogique dans les familles modestes qui ne sont pas équipées. C’est la raison pour laquelle nous avons débloqué 15 millions d’euros, en lien avec les cités éducatives et les collectivités locales, pour financer des tablettes et ordinateurs. C’est aussi la raison pour laquelle nous avons conclu un partenariat avec La Poste pour livrer à domicile à 10 millions d’enfants des outils éducatifs sur papier pour compenser l’absence d’accès au numérique.

Nous devons bien évidemment poursuivre dans cette voie. Cette situation doit nous amener à nous interroger sur ce que nous pouvons faire en amont pour réduire la fracture numérique. Comme vous l’avez souligné, on a tendance à penser que tous les jeunes, ceux que l’on appelle les digital natives, maîtrisent parfaitement le numérique. Ce n’est pas vrai : l’illectronisme touche aussi les jeunes. Nous devons aller plus loin. Des états généraux du numérique dans l’éducation se tiendront à la rentrée. Ce sera l’occasion de travailler ensemble pour trouver des solutions qui s’ajouteront aux nouveaux enseignements – je pense aux sciences informatiques et numériques – développés dans le cadre du nouveau lycée.

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