Le chiffre de 20 000 se réfère à des nuitées d'hôtel, pas à des places d'hébergement. Cela représente 33 nuitées par département, ce qui est déjà bien, mais nous avons aussi besoin d'hébergements spécialisés supplémentaires. Nous avons pensé pendant longtemps que c'étaient les femmes victimes de violences qui devaient partir. Il est vrai qu'un certain nombre d'entre elles, lorsqu'elles ont peur, quittent effectivement le domicile ; elles pourraient toutefois y revenir si la décision était prise d'évincer le conjoint violent. Cela rejoint ce que disait Édouard Durand sur l'importance d'une politique plus contraignante et plus précise sur les violences.
Nous ne connaissons pas aujourd'hui le nombre de conjoints violents qui ont été évincés de leur domicile, car le ministère de la justice ne dispose pas d'un logiciel leur permettant de calculer cette statistique : les comptes sont fait manuellement ! Si nous connaissions ce chiffre, cela donnerait de la force à cette politique publique.
Sur la remarque de Mme Cohen concernant les dispositifs mis en place dans les centres commerciaux, il y a eu en réalité très peu de prises de contact réelles. Ce qui a, en revanche, très bien fonctionné, ce sont les affichettes qui étaient apposées sur les lieux d'accueil, qui ont permis à beaucoup de femmes d'appeler les numéros dédiés.
D'une manière générale, il faut informer bien davantage sur les lieux d'accueil, sur les numéros d'appel, etc. Les centres commerciaux sont en cela très utiles pour informer les femmes sur ce qu'elles peuvent faire si elles sont victimes de violences. Je pense que c'est une des leçons que l'on peut tirer de cette expérimentation : peu de prises en charges, certes, mais une information qui a été extrêmement utile et qui, je le crois, pourrait perdurer.