Monsieur Janssens, vous le soulignez avec raison : les 300 000 emplois de la filière aéronautique se trouvent non seulement dans les grandes entreprises aéronautiques que nous connaissons tous – Airbus, Safran, Thales –, mais aussi dans les 1 200 entreprises qui constituent le tissu de la sous-traitance et qui permettent à la France d’être le seul pays, avec les États-Unis, à pouvoir construire un avion de A à Z.
Cette filière est un fleuron de notre industrie et nous devons la protéger. Il ne s’agit pas d’empêcher les restructurations. Ces dernières sont nécessaires dans un marché qui a disparu – vous le savez comme moi : aujourd’hui, les carnets de commandes sont vides, étant donné que l’aviation commerciale est clouée au sol. Il s’agit d’accompagner cette industrie pour que, demain, face à la concurrence américaine et chinoise, elle soit au rendez-vous et puisse rebondir. Elle doit garder sa position de leader en inventant les motorisations nouvelles, qui seront beaucoup plus économes en carbone. C’est le pari technologique que nous faisons avec l’appui du Gouvernement tout entier.
Le plan de soutien à l’industrie aéronautique est effectivement inédit, par son ampleur – 15 milliards d’euros – comme par son contenu.
Il rassemble différents instruments qui doivent nous permettre d’assurer cette transformation : une charte des donneurs d’ordre et des sous-traitants, qui assure dans la filière cette solidarité et cette visibilité que nous appelons tous de nos vœux ; un fonds de consolidation, qui va associer les quatre grands groupes tout en permettant aux PME et aux ETI d’atteindre une taille critique grâce à laquelle elles pourront traverser la crise ; des commandes publiques – à ce titre, je remercie ma collègue ministre des armées, qui a fortement contribué à accompagner ce plan, en apportant de la visibilité quant aux commandes duales, pour l’armée comme pour les forces de l’ordre, à hauteur de 800 millions d’euros, en avançant la programmation initialement prévue ; enfin, des investissements en recherche et développement, à hauteur de 1, 5 milliard d’euros, qui nous permettront de protéger les compétences et de répondre à cet enjeu majeur.
Il s’agit de protéger l’emploi : loin de nuire à notre compétitivité, cet effort nous permettra d’être au rendez-vous des défis de demain !