Félicitations pour cet exposé vraiment passionnant, tant sur la partie constats que sur les propositions. Comme à l'accoutumée à la délégation à la prospective, le rapport est fouillé et intéressant.
En dehors de mon mandat de sénateur, je suis agriculteur et je m'intéresse beaucoup à la question économique. Selon l'Insee, l'alimentation représentait 20 % du revenu des ménages en 2014, contre 60 % en 1960.
Vous l'avez évoqué, l'alimentation a beaucoup évolué. À domicile, elle est constituée de nombreux produits transformés, la part consacrée à la matière première ayant fortement diminué. Je veux ici parler du revenu des agriculteurs, insuffisamment pris en considération.
En tant qu'agriculteur, j'ai l'impression que certains marchés agricoles sont dorénavant très différenciés, entre les circuits courts, la restauration de luxe ou haut de gamme, ou encore le fast food.
Je vois à l'horizon 2050 des risques importants pour la sécurisation des filières alimentaires qui seront concurrencées par d'autres utilisations du sol. Je citerai la perte de surface agricole d'une part, et la concurrence de l'énergie d'autre part. La production de gaz végétal ou de biomasse combustible pourrait en effet concurrencer sérieusement la filière alimentaire.