Intervention de Luc Lallemand

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 3 juin 2020 à 16h15
Audition de M. Luc Lallemand président-directeur général de sncf réseau

Luc Lallemand, président-directeur général de SNCF Réseau :

Concernant le redémarrage des travaux, la priorisation a déjà eu lieu et les choses sont en cours d'exécution. Pendant la crise, on a mis à profit l'arrêt du trafic de voyageurs pour réfléchir à la façon de redémarrer et de prioriser les chantiers.

On a déterminé quatre catégories pour ce faire, la première étant celle qui permet de continuer à acheminer les trains de fret, y compris pendant la crise. La catégorie la moins prioritaire est le redémarrage de grands chantiers d'extension de capacités, qui ne touchent pas le client quotidien ni le client stratégique.

Je l'ai déjà dit, à date, 85 % des chantiers ont redémarré. Nous serons à 100 % de nos capacités au plus tard fin juin. Nous avions pris l'engagement que, dans les 48 heures suivant le début du déconfinement, le réseau structurant serait entièrement utilisable. Cela a été le cas. Dans la semaine, plus de 80 % des lignes de desserte fine du territoire étaient également remises en service. La quasi-totalité a été rouverte dans le mois.

Les équipes ont reçu des remontées positives de nos clients. Un bémol toutefois : la qualité des sillons du fret a été exceptionnelle du fait d'un trafic de voyageurs extraordinairement réduit pendant deux mois et demi. La difficulté est de continuer à satisfaire le fret, avec un trafic de voyageurs qui a redémarré à plus de 50 % et qui va être ramené en régime de croisière dans les prochaines semaines.

S'agissant de notre capacité à réaliser certains projets, la crise liée à la pandémie de Covid-19 a correspondu à une séquence de deux mois et demi pendant laquelle l'exécution des projets a été retardée. Notre volonté est que le programme 2020 des travaux et chantiers soit réalisé. Ce n'est pas tant la limite budgétaire qui compte que la capacité de reprogrammer certains travaux sur des séquences horaires qui ne dérangent pas les voyageurs ni le fret.

Vous avez évoqué les discussions avec la région AURA. Je voudrais y répondre de manière globale. La stratégie menée par le groupe est très conceptuelle sur les régions, les territoires étant une des priorités du groupe SNCF et de SNCF Réseau. La nouvelle gouvernance a entamé un dialogue intense avec les régions, notamment au travers de Régions de France et sa commission mobilité.

Je prends actuellement contact avec les présidents et les vice-présidents de région. La nouvelle stratégie de SNCF Réseau, qui devrait être prête d'ici la fin de l'année, comportera un volet territorial et un volet touchant à la stratégie ferroviaire régionale pour la partie infrastructures.

Je ne vous répondrai pas s'agissant de Paris-Briançon, car cela concerne l'opérateur ferroviaire. Je préfère ne pas m'exprimer à sa place.

Concernant les alternatives au glyphosate, elles représentent, tant sur le plan des techniques de mise en oeuvre que des produits utilisés, des surcoûts très importants.

Nous voulons cependant nous inscrire pleinement dans la stratégie de transition écologique du Gouvernement. Nous n'allons donc pas nous plaindre des mesures prises en la matière, mais les contraintes et les surcoûts très importants que cela génère pour l'entretien et la maintenance d'un réseau de près de 48 000 kilomètres de voies a des conséquences que les finances propres de l'entreprise ne peuvent absorber. Aucun programme de productivité ne le peut. L'enjeu est de savoir comment ces surcoûts vont être financés.

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