Intervention de Muriel Pénicaud

Réunion du 17 juin 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Emploi des jeunes

Muriel Pénicaud :

Madame la sénatrice Delattre, nous partageons tous ici, me semble-t-il, une conviction très forte : il n’est pas question d’accepter qu’une génération soit sacrifiée ! Ce n’est pas possible humainement, pour nos enfants et nos petits-enfants. Ce n’est pas possible économiquement, eu égard à la perte de compétences que cela représenterait. Ce n’est pas possible socialement, du point de vue du pacte intergénérationnel qu’évoquait Gabriel Attal à l’instant. Enfin, ce n’est pas possible politiquement.

Il nous faut donc agir, sauf à courir un grave risque, compte tenu de la crise économique et sociale qui suit la crise sanitaire.

Un pays qui n’investit plus pour sa jeunesse n’investit plus dans son avenir. Nous n’investissons pas seulement pour les jeunes : nous le faisons pour tous les Français. Il importe de prendre conscience que l’investissement dans la jeunesse que le Président de la République a appelé de ses vœux concerne tout le monde.

Alors, que faire ? Vous avez évoqué la première étape de notre action : des mesures en faveur de l’apprentissage ont été prises en urgence. En effet, la concertation que j’avais menée avec les partenaires sociaux à la demande du Premier ministre et du Président de la République avait déjà porté ses fruits et il fallait aller vite, dans la mesure où la signature des contrats d’apprentissage répond à une certaine saisonnalité. Le montant de cette prime à l’embauche en apprentissage – 5 000 euros pour un jeune de moins de 18 ans, 8 000 euros pour un jeune majeur – correspond, à quelques euros près, au coût d’un contrat d’apprentissage. Nous envoyons ainsi aux entreprises le message suivant : dans le contexte actuel, il faut continuer à former, à investir dans la jeunesse, à créer les compétences de demain ; nous comprenons la difficulté de la situation et l’État assumera donc, pour la première année d’apprentissage, la quasi-intégralité des coûts.

Depuis la réforme de l’apprentissage, une aide à l’obtention du permis de conduire est incluse dans le parcours contractualisé d’accompagnement adapté vers l’emploi et l’autonomie (Pacea). Avec M. le ministre de l’intérieur, nous nous intéressons beaucoup à ce sujet clé pour l’autonomie des jeunes. Il peut être traité au sein d’un plan de relance.

En tout cas, madame la sénatrice, vous avez raison : serrons-nous les coudes ! Investir dans la jeunesse est bien une priorité.

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