Intervention de Muriel Pénicaud

Réunion du 17 juin 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Politique de l'emploi face à l'explosion du chômage

Muriel Pénicaud :

Madame la sénatrice Gréaume, le Président de la République a effectivement appelé la collectivité nationale à travailler davantage. Je pense que nous serons à peu près tous d’accord pour reconnaître qu’il faut produire de la richesse nationale afin de pouvoir bénéficier du système de solidarité de haut niveau que nous désirons tous. C’est en effet la richesse nationale qui permet à un grand pays non seulement d’être compétitif, mais aussi d’assurer un haut niveau de protection sociale et de solidarité nationale.

Pour produire de la richesse, le travail est l’élément clé ; ce n’est pas vous qui me contredirez sur ce point ! On peut débattre de la part du travail dans la croissance, mais personne ne niera que le travail crée de la richesse.

En France, nous étions en voie de réduire le chômage avant la crise, mais nous revenons de loin, après avoir vécu trente années de chômage de masse. Qu’autant de personnes ne puissent travailler dans notre pays est un drame social pour elles, mais c’est aussi un manque pour la Nation.

C’est pourquoi la priorité d’aujourd’hui est de permettre à tous de travailler. Évidemment, le chômage risque de repartir à la hausse après le fort recul de ces dernières années : il y a quatre mois à peine, on évoquait ici même un taux de chômage de 8, 1 %, le plus bas depuis onze ans, et une augmentation de 16 % du nombre d’apprentis. Nous connaissions une dynamique marquée par un fort niveau d’investissements : nous étions même devenus le premier pays d’Europe en matière d’accueil des investissements internationaux et la grande majorité des signaux étaient au vert.

La crise économique et sociale que nous traversons ne remet pas en cause les fondamentaux de la France, que nous avons largement réparés par nos différentes réformes. En revanche, ce facteur exogène contrarie la dynamique que j’évoquais à l’instant.

C’est pourquoi nous devons faire en sorte que le contrat de travail de tous ceux qui bénéficiaient du chômage partiel puisse être réactivé, que ceux qui avaient avant la crise un CDD ou un contrat d’intérim aient des chances de retrouver un travail, que la jeunesse ait des perspectives d’avenir – 700 000 jeunes arrivent sur le marché du travail – et que des parents ne soient plus obligés de rester chez eux faute de solution pour la garde de leurs enfants, mais puissent retourner au travail – c’est le cas grâce à l’action de M. le ministre de l’éducation nationale.

Cette mobilisation pour que tout le monde puisse travailler, et vite, sera essentielle pour maintenir l’activité : l’activité, c’est l’emploi ! Telle est la dynamique que nous voulons favoriser très rapidement : il ne faut pas attendre, car l’emploi n’attendra pas !

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