Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 17 juin 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Inégalités scolaires

Jean-Michel Blanquer :

Madame la sénatrice Préville, je fais un rêve, celui d’une unité nationale autour de l’école de la République, de façon à tracer ensemble, sans noircir le tableau, des chemins qui peuvent être communs, puisque nous voulons tous la même chose, à savoir la hausse du niveau général et la justice sociale.

Il est exact que, telles que mesurées par les classements de l’OCDE, les performances de la France n’ont pas été extraordinaires ces dernières années. Toutefois, il est important de souligner aussi les facteurs d’espoir. Ainsi, les récentes évaluations de CP et de CE1 montrent que nos élèves sont sur une voie de progrès, en particulier dans les territoires les plus en difficulté, où 300 000 enfants bénéficient du dispositif de dédoublement des classes de CP et de CE1. Ces mêmes 300 000 enfants ont pu retourner en classe prioritairement depuis le 11 mai dernier, puisque leurs classes comptent douze élèves. Au début, ils étaient peu nombreux, car ce sont les enfants des milieux sociaux les plus défavorisés que l’on a eu le plus de mal à faire revenir à l’école, mais près de 60 % d’entre eux sont aujourd’hui présents en classe, contre 30 % le 11 mai ; j’espère que ce taux dépassera 80 % d’ici à la fin du mois.

Des efforts sont donc accomplis pour la justice sociale. Je pourrais vous citer mille actions que nous avons entreprises à ce titre. Par exemple, pendant le confinement, 150 000 élèves ont bénéficié d’une aide personnalisée au cours des vacances de printemps. Attendons les résultats des comparaisons européennes en matière éducative, sur l’enseignement à distance ou l’accueil des enfants de personnels soignants : nous n’aurons pas à en rougir.

Oui, le confinement a provoqué des dégâts sociaux. C’est bien pourquoi j’ai été l’avocat, le militant d’un déconfinement scolaire pour lequel le Président de la République et moi-même avons été tant critiqués il y a à peine plus d’un mois, alors que tout le monde voit bien maintenant que c’était ce qu’il fallait faire, au point que l’on nous demande aujourd’hui d’aller plus vite et plus loin.

Nous préparons en ce moment même la rentrée scolaire dans la concertation avec toutes les organisations syndicales. Dans dix jours, la circulaire de rentrée sera publiée. Elle ira dans le sens que vous souhaitez, celui de la justice sociale et du rattrapage pour les élèves qui ont le plus de difficultés.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion