Intervention de Élisabeth Lamure

Délégation aux entreprises — Réunion du 18 juin 2020 à 9h40
Examen du rapport « comment faire face aux difficultés de recrutement des entreprises dans le contexte de forte évolution des métiers ? » co-rapporteurs : mm. canevet et kennel

Photo de Élisabeth LamureÉlisabeth Lamure, présidente :

Mes chers collègues,

Nous avons confié à nos collègues Michel Canévet et Guy-Dominique Kennel une mission d'information sur les difficultés de recrutement dans un contexte de forte évolution des métiers. Depuis deux ans, de nombreux chefs d'entreprise de toute taille nous témoignaient de leurs difficultés à recruter, à trouver ou à garder les compétences nécessaires à leur activité. Il est inacceptable que tant de personnes soient exclues de l'emploi tandis que nombre d'entreprises peinent à recruter les compétences dont elles ont besoin. Par ailleurs, les mutations technologiques, qui impactent ou impacteront presque tous les métiers, renforcent l'urgence de prendre à bras le corps ce paradoxe français, avec lucidité et bon sens.

L'électrochoc que nous connaissons a le mérite de nous encourager à évaluer nos atouts et nos faiblesses avec lucidité, à innover et à jouer franc jeu avec toutes les parties prenantes. Ces dernières vont des acteurs publics de l'éducation, de l'orientation des jeunes, du service public de l'emploi, aux régions, aux demandeurs d'emploi et aux personnes en future reconversion, en passant par les recruteurs eux-mêmes, c'est-à-dire les entreprises.

Je crois pouvoir dire qu'au sein de notre Délégation, nous partageons la conviction que la clé de l'avenir passe par le renforcement des compétences des Français. Il s'agit à la fois de permettre leur insertion et leur épanouissement professionnels tout au long de la vie, et de répondre aux besoins de la société et de l'économie. C'est la raison pour laquelle Guy-Dominique Kennel et Michel Canévet ont choisi d'intituler leur rapport : « Des compétences de toute urgence pour soutenir l'emploi et les entreprises ».

Depuis l'automne 2019, la situation sanitaire et économique a bouleversé la donne, avec des chiffres peu réjouissants. Le produit intérieur brut (PIB) connaîtra un recul probable de 11,4 % en 2020, le déficit budgétaire sera de l'ordre de 221,1 milliards d'euros, et la dette publique atteindra 120,9 % du PIB. Nous connaîtrons vraisemblablement des vagues de faillites. Une étude de la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (COFACE) vient ainsi d'annoncer une probable hausse de 21 % du nombre de défaillances entre fin 2019 et fin 2021. Nous le savons, l'horizon s'assombrit, avec la perspective de suppression de 800 000 emplois dans les prochains mois, soit 2,8 % de l'emploi total.

Cette problématique des « jours d'avant » le Covid-19 reste cependant cruellement d'actualité. Elle se conjugue avec les nouveaux défis des « jours d'avec » et des « jours d'après » la crise sanitaire, qu'accompagne et suit la crise économique.

Il est vrai que les dispositifs de soutien mis en place, très évolutifs depuis le début de la crise, devraient permettre de limiter et de lisser la casse économique et sociale. Mais ils ne résoudront malheureusement pas toutes les difficultés.

Au-delà des chiffres évolutifs et des mesures conjoncturelles, nécessaires, il nous faut anticiper et nous adapter aux évolutions structurelles pour mieux rebondir. C'est dans cette perspective, et en faisant appel au bon sens collectif, que se sont inscrits nos co-rapporteurs dans le cadre de leur rapport.

Je les en remercie et les en félicite. Ils ont poursuivi leurs auditions en visioconférence pendant la période de confinement, afin de pleinement prendre en compte la nouvelle donne sanitaire, économique et sociale.

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