En 2017, nous avions estimé que 25 millions d'euros étaient captés en Guyane avant le départ vers la métropole, et qu'entre le transport et la distribution, 450 millions d'euros environ étaient captés en métropole. Une partie de cette somme est réacheminée en Guyane, mais il est impossible de l'estimer. Pour le faire, il faudrait passer par une analyse financière des flux pouvant être illicites en provenance de personnes connues défavorablement pour le trafic et ayant des liens familiaux ou autres en Guyane. Les trafiquants guyanais les plus importants préfèrent toutefois investir au Suriname, car il y a moins de risques que leurs biens soient saisis par la justice.
Le problème des passeurs appelle une prise en compte de considérations sociales, économiques, avec de la prévention et de l'accompagnement à la sortie de la délinquance. Pour les criminels endurcis, la réponse pénale et surtout la confiscation des biens sont les meilleures réponses. Les saisies sont intégrées dans les modèles économiques, les trafiquants les intègrent dans leurs coûts. Mettre un trafiquant dix ans en prison ferme et surtout confisquer ses comptes en banque et ses biens est beaucoup plus efficace.