Intervention de Jean-Bernard Nilam

Mission d'information Trafic de stupéfiants en provenance de Guyane — Réunion du 22 juin 2020 à 14h30
Audition de M. Jean-Bernard Nilam ambassadeur délégué à la coopération régionale antilles-guyane

Jean-Bernard Nilam, ambassadeur délégué à la coopération régionale Antilles-Guyane :

Il n'existe pas d'accord-cadre en matière. Il existe en revanche divers accords que nous considérons comme relevant du volet prévention parce qu'ils portent sur la formation des agents, des policiers mais aussi des acteurs de la politique de la ville. Je pense par exemple au programme de coopération policière IGUANA. Tous ces professionnels sont amenés, d'une manière ou d'une autre à intervenir de manière préventive dans la lutte contre le trafic de stupéfiants puisqu'on sait pertinemment que ceux qui transporteront les stupéfiants, les futures « mules », sont des personnes aujourd'hui frappées par la précarité. En formant ces professionnels qui vont agir contre le décrochage scolaire, contre les violences intrafamiliales, contre les logements insalubres, on fait finalement de la prévention contre le trafic de stupéfiants. Mais cela reste des actions ponctuelles, il n'y a pas eu d'initiative française, on peut le regretter, pour qu'existe un véritable cadre préventif contre le trafic de stupéfiants dans la région.

La prochaine génération des crédits INTERREG, la génération 2021-2027, va être beaucoup plus axée sur les questions sanitaires et sur la coopération dans le domaine de la prévention, même si nous avons tous en tête un troisième sujet important, la préservation de l'environnement.

Sur votre deuxième question, à savoir comment l'ambassadeur délégué à la coopération régionale Antilles-Guyane perçoit la situation politique au Suriname, et quelles conséquences cela aura sur la coopération en matière de lutte contre le trafic, il semble tout d'abord se confirmer que le président Desi Bouterse va laisser la place à une nouvelle équipe. Ces élections se sont déroulées démocratiquement, ce qui est très positif. La transition à Paramaribo se passe finalement dans de bonnes conditions. On ne peut pas en dire autant de tous les pays de la zone. Même le Guyana voisin a connu un processus récent moins fluide. Il s'agit d'un bon signal et il faut s'en réjouir. Sur la suite, je n'ai pas d'appréciation à porter sur les personnes. Je constate que la ministre des affaires étrangères sortante était déjà inscrite dans un processus qui pourrait aboutir à la signature d'un accord de coopération judiciaire. Je ne pourrai juger que les actes du nouveau président. Parmi ces actes, il y a la signature de cet accord de coopération. Je me suis entretenu avec Reggy Nelson, ambassadeur du Suriname en France, avant son retour à Paramaribo et j'ai insisté auprès de lui sur l'importance pour nous de la signature de cet accord. Un tel accord suppose une réciprocité en matière d'extradition et l'échange d'informations, en bref une véritable coopération judiciaire.

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