Intervention de Muriel Pénicaud

Réunion du 25 juin 2020 à 15h00
Comment faire face aux difficultés de recrutement des entreprises dans le contexte de forte évolution des métiers — Débat interactif

Muriel Pénicaud, ministre :

Monsieur le sénateur Canevet, vous connaissez mon engagement pour l'apprentissage.

Dans le cadre du plan de relance, le soutien à l'apprentissage est la seule mesure qui ait été annoncée à l'avance. Le Président de la République, le Premier ministre et moi-même avions conscience de l'urgence, liée à la saisonnalité dans la conclusion des contrats : il ne fallait pas manquer l'échéance de juin.

Les mesures annoncées voilà trois semaines sont très importantes, inédites même.

D'abord, l'État prendra en charge la quasi-totalité des coûts salariaux de la première année d'apprentissage, soit 5 000 euros pour un mineur et 8 000 euros pour un majeur. C'est son rôle d'aider les entreprises dans la crise, mais nous leur demandons de nous aider à aider les jeunes. Une nation qui n'investit pas dans sa jeunesse n'investit pas dans son avenir ! Nous savons la situation difficile de nombreuses entreprises, mais nous les incitons à continuer à former des jeunes en prenant en charge l'intégralité des coûts de la première année.

Dans le même esprit, nous avons prolongé la possibilité, pour les CFA, d'accueillir pendant trois à six mois des jeunes n'ayant pas encore de contrat d'apprentissage. L'ajustement de l'offre et de la demande est un défi en matière d'apprentissage aussi.

Une aide forfaitaire systématique sera versée aux CFA pour les jeunes qui n'arrivent pas à trouver un contrat d'apprentissage ; les centres de formation d'apprentis ont besoin d'une assurance sur ce plan.

Pendant le confinement, j'ai demandé que tous les CFA de France reçoivent l'intégralité du « coût contrat », alors même qu'ils étaient fermés. Cela leur a permis de développer la formation à distance et il n'y a pas eu de chômage partiel dans les CFA. Évidemment, le « coût contrat » sera adapté en fonction des circonstances ; il a d'ailleurs été conçu ainsi.

Nous devons tous nous mobiliser pour trouver des offres d'apprentissage, parce que les jeunes sont là. Sur Parcoursup et Affelnet, la demande est considérable. Nos jeunes ont bien compris le sens de la réforme et voient dans l'apprentissage une voie d'excellence et d'avenir : il ne faut pas les décevoir. Efforçons-nous d'améliorer le lien entre eux et les entreprises pour réussir la prochaine rentrée !

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