Intervention de Victoire Jasmin

Réunion du 25 juin 2020 à 15h00
Comment faire face aux difficultés de recrutement des entreprises dans le contexte de forte évolution des métiers — Débat interactif

Photo de Victoire JasminVictoire Jasmin :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je souhaite évoquer l'adaptation du contenu des différentes formations théoriques et technologiques aux réalités quotidiennes du terrain.

Pendant la crise du Covid-19, les entreprises qui avaient innové ont pu réagir. Les Gafam ont réalisé beaucoup de bénéfices, parce que nous avons travaillé par visioconférence et que les livraisons se sont multipliées. Certaines entreprises se sont mieux tirées d'affaire que d'autres.

Il est nécessaire d'inverser la tendance. Nous devons – c'est une suggestion – partir de l'entreprise, de ses besoins, de ses équipements, de ses objectifs pour ses clients et de ses moyens, pour répondre au mieux aux besoins de formation spécifiques.

Les formations que proposent les lycées professionnels et les universités doivent désormais s'inscrire dans une logique territoriale, et non plus uniquement sur la base des vœux des étudiants, qui sont parfois en décalage avec la réalité des possibilités d'intégration et d'insertion professionnelle sur leur territoire.

Dans mon territoire, qui connaît un fort taux de chômage, le départ des jeunes pour des formations a pour effet d'accentuer le vieillissement de la population. De plus, certaines entreprises ne trouvent pas de salariés du fait du décalage entre leurs besoins, et les demandes des jeunes qui reviennent.

Nous peinons aussi à valoriser l'agriculture. Alors que nous sommes un pays à vocation agricole, les jeunes n'ont pas forcément accès aux informations qui les inciteraient à s'orienter vers les filières agricoles et de l'agrotransformation.

Le dernier exemple en date est celui d'une centrale électrique qui, en ce moment même, se tourne vers les énergies propres : c'est très bien pour la transition énergétique ; en revanche, il y a quarante emplois en jeu, parce que la démarche, qui implique une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, n'a pas été suivie d'effets : cette entreprise n'a pas su former à temps son personnel.

Quarante emplois sont donc menacés en ce moment même en Guadeloupe. Il faudrait une nouvelle approche.

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