Intervention de Guy-Dominique Kennel

Réunion du 25 juin 2020 à 15h00
Comment faire face aux difficultés de recrutement des entreprises dans le contexte de forte évolution des métiers — Conclusion du débat

Photo de Guy-Dominique KennelGuy-Dominique Kennel :

Pour moi, cette intervention est non pas une conclusion, mais une ouverture, un espoir aussi, madame la ministre, celui que nos propositions puissent trouver une traduction au bénéfice des entreprises et, bien sûr, de l'ensemble de notre jeunesse.

Madame la ministre, la clé de nos propositions repose sur la logique de notre action : partir tout simplement du terrain, comme l'ont souligné tous les collègues qui se sont exprimés. Nous sommes partis d'une expérience de terrain ; nous avons observé ce qui fonctionne, pour l'encourager ; nous avons observé ce qui ne va pas ou, en tous les cas, ce qui devrait exister, et nous avons fait des propositions concrètes.

C'est ce que nous essayons de faire au travers des vingt-quatre propositions que vous avez sous les yeux. J'ai compris qu'elles avaient été lues : j'espère qu'elles seront pour certaines entendues, voire traduites dans les faits.

Je voudrais vous donner deux ou trois exemples. Tout d'abord, la délégation est exemplaire, parce qu'elle intègre elle-même un apprenti dans son équipe. Nous avons fait la démonstration que l'apprentissage peut fonctionner. À titre personnel, ayant été directeur d'un centre de formation d'apprentis et inspecteur en charge de l'apprentissage plus généralement, je dois vous dire que je suis heureux que l'on découvre enfin les vertus de l'apprentissage.

J'ajoute que les propositions qui ont été faites ici, dans cet hémicycle, comme la loi sur l'apprentissage de 2016, étaient vraiment concrètes ; certaines ont été reprises par le Gouvernement, ce dont nous nous réjouissons. Comme quoi, le Sénat peut offrir des propositions intéressantes.

Madame la ministre, vous avez dit qu'un certain nombre d'outils existent déjà.

Je vais parler de l'orientation : j'en suis désolé, mais l'orientation n'existe pas en tant que telle : les 54 heures annuelles d'accompagnement à l'orientation ne sont pas incluses dans l'emploi du temps des élèves, elles sont en plus. Aujourd'hui, à l'évidence, l'orientation est déficiente dans notre pays. Si j'étais immodeste, je vous conseillerais tout simplement de lire le rapport que j'ai fait sur l'orientation en 2016 : il comportait un certain nombre de propositions tout à fait concrètes et réalisables.

Vous évoquez également l'amortissement de l'investissement dans la formation, un thème cher à Pascale Gruny. Nous souhaitons que cet amortissement soit pérenne, d'une part, et soit élargi à d'autres secteurs que ceux qui existent aujourd'hui, d'autre part. Vous le voyez, là encore, les instruments existent, mais ils sont perfectibles, j'en suis intimement convaincu.

Sur ces travées, nous avons tous le souci de la réussite, celle des entreprises, évidemment, celle de nos territoires, mais aussi la réussite de l'ensemble de notre jeunesse. Et si nous proposons, par exemple, que la région prenne la main, ce n'est pas pour que celle-ci devienne le seul opérateur dans ce domaine. Nous souhaitons tout simplement qu'il y ait un pilote dans l'avion pour l'ensemble des opérations, et nous pensons que la région serait probablement l'acteur idoine.

En matière d'orientation, elle dispose déjà d'un certain nombre de compétences, mais elle n'a aucun pouvoir, notamment sur le personnel de l'éducation nationale. Là encore le dispositif existant est largement perfectible. Si nous pouvions donner un peu plus d'espoir à nos jeunes, ce serait une bonne chose.

En conclusion, madame la ministre, je dirai tout simplement : gagnons du temps ! Vous avez sous les yeux vingt-quatre propositions, certes perfectibles, mais faites-en les vôtres, faites en sorte qu'elles se réalisent sur le terrain le plus rapidement possible. Nous nous en réjouirons tous !

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