S'agissant de la prévention de la délinquance, vous avez évoqué l'intérêt d'un accompagnement social. L'efficacité dépend certes, en effet, de la détection et de la punition, mais aussi de l'accompagnement et du suivi, notamment pour les enfants en prédélinquance.
Je me suis toujours étonnée, dans le cadre de mes fonctions de présidente de l'association des maires de mon département, que l'État nous recommande de mettre en oeuvre un accompagnement social, mais nous invite à le financer nous-mêmes, sans considération pour les inégalités de moyens entre les territoires. Il s'agit d'une compétence régalienne ; si l'État décide de faire de la prévention de la délinquance une cause nationale, il doit y mettre lui-même les moyens.
S'agissant de la radicalisation, je me réjouis de la mise en place d'un collectif de prévention. Vous avez à votre disposition 35000 capteurs d'atmosphère que sont les maires - je devrais dire 500 000, en comptant tous les élus locaux. Mais ils doivent être formés et informés ; et on ne saurait leur confier des responsabilités qu'ils ne peuvent pas exercer.
J'ai travaillé sur les écoles privées hors contrat. Le sujet reste d'actualité et, en la matière, le contrôle est nécessaire. La police, la gendarmerie, les élus locaux, l'Éducation nationale et les départements, qui ont une compétence sociale, doivent travailler ensemble non pas sur des « coups », mais dans le cadre d'une mobilisation continue, y compris dans les territoires que l'on n'associe pas naturellement à la thématique de la radicalisation, la Bretagne par exemple.
Comment, par exemple, comptez-vous accompagner les maires dans la détection de phénomènes de déscolarisation ? Dans certains territoires où existent de véritables chapes de plomb, des familles ne peuvent tout simplement pas scolariser leurs enfants à l'école publique, par peur de représailles.