Madame la présidente, mesdames les ministres, mes chers collègues, l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen a créé, en quelques heures, un climat de panique bien compréhensible dans la ville et bien au-delà.
Cette catastrophe, hormis le volet sanitaire, largement évoqué dans ce débat, a mis en avant un réel problème touchant notre dispositif de gestion et de communication en matière de crise lorsque survient un incident, en l’occurrence un incendie, dans un site industriel classé.
La commission d’enquête, dont je salue le travail, a notamment mis en lumière le manque d’information des Français sur les risques que présentent les installations industrielles et chimiques situées à proximité de leur habitat, ainsi que sur la réaction à adopter en cas d’incendie de ce type.
Durant les jours qui ont suivi l’incendie, la gestion de l’information par le Gouvernement a été approximative. J’en veux pour preuve les déclarations contradictoires ou imprécises des ministres qui s’étaient rendus sur place, ceux de l’agriculture, de l’intérieur, des solidarités et de la santé, de l’éducation nationale et vous-même, madame la ministre de la transition écologique et solidaire. Or, de même que le PCS désigne le mairecomme interlocuteur unique, je pense que le Gouvernement devrait s’exprimer d’une seule voix, en l’occurrence la vôtre.
Cette gestion hasardeuse de la communication de crise à l’heure des réseaux sociaux n’a fait qu’accentuer la défiance de la population vis-à-vis des pouvoirs publics.
Comme l’a souligné le rapport, les sirènes d’alerte pour avertir la population sont totalement dépassées à l’heure où le Gouvernement peut informer directement nos concitoyens via la radio, la télévision et les téléphones portables.
Je souhaiterais donc connaître les dispositions qu’a prises et qu’entend prendre le Gouvernement afin d’améliorer la communication de crise en direction de la population, mais également des élus locaux, dans le cas d’un nouvel incident de ce type. Vous avez répondu en partie à cette question, madame la ministre. C’est le lot du dernier intervenant d’être quelque peu redondant…