Intervention de Haoues Seniguer

Commission d'enquête Combattre la radicalisation islamiste — Réunion du 28 mai 2020 à 11h00
Audition conjointe de Mm. Mohamed-Ali Adraoui marie sklodowska curie fellow at the london school of economics centre for international studies et haoues seniguer maître de conférences en science politique à sciences po lyon chercheur au laboratoire triangle ens-cnrs umr 5206 lyon directeur adjoint de l'institut d'études de l'islam et des sociétés du monde musulman ehess-cnrs ums 2000 paris

Haoues Seniguer, maître de conférences en science politique à Sciences Po Lyon :

Nous devons distinguer le conservatisme religieux, qui est réel, de l'activisme politique au nom de l'islam, qui est minoritaire en France.

Par ailleurs, sur la question de l'UDM, ce phénomène peut être lu de deux façons : soit comme le symptôme d'un manque, c'est-à-dire le sentiment de n'être pas suffisamment ou bien représenté ou intégré dans d'autres appareils politiques, soit comme la conséquence d'un conservatisme religieux. Le discours de ces acteurs a une forme de populisme moral. La finance islamique était l'objet d'un débat au Sénat à la fin des années 2000. Certains sénateurs la voyaient alors d'un très bon oeil, considérant qu'elle était positive pour l'économie.

Ce mouvement cherche en outre à flatter la frustration de certains musulmans et musulmanes face à la loi de 2004 qui est majoritairement acceptée. Une jeune fille m'a indiqué avoir pris l'habitude d'ôter son voile à l'entrée de son lycée, pour se conformer à la loi. Malgré cela, au sein de l'établissement, certains personnels éducatifs scrutaient sa robe, la jugeant trop large. Ces situations créent des crises. La conformation à la loi est majoritaire, et les revendications, dès lors qu'elles ne remettent pas en cause la liberté des uns et des autres, n'entravent pas la coexistence et la cohésion sociale.

3 commentaires :

Le 05/07/2020 à 11:17, aristide a dit :

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"Ce mouvement cherche en outre à flatter la frustration de certains musulmans et musulmanes face à la loi de 2004 qui est majoritairement acceptée. Une jeune fille m'a indiqué avoir pris l'habitude d'ôter son voile à l'entrée de son lycée, pour se conformer à la loi. "

Si sa copine qui n'est pas musulmane et qui porte un voile parce qu'il pleut ne l'enlève pas, elle pourrait porter plainte pour discrimination religieuse.

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Le 05/07/2020 à 11:21, aristide a dit :

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"Malgré cela, au sein de l'établissement, certains personnels éducatifs scrutaient sa robe, la jugeant trop large. "

C'est sûr, la paranoïa du personnel est lancée. Puisqu'on autorise la discrimination vestimentaire en fonction du type physique de la jeune fille ou de son état civil , autant y aller...

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Le 05/07/2020 à 11:24, aristide a dit :

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"La conformation à la loi est majoritaire"

La loi de 2004 est contradictoire avec la constitution qui interdit les distinctions religieuses.

Et comme la constitution est hiérarchiquement supérieure à la loi ordinaire, il n'y a pas vraiment d'infraction à ne pas appliquer la loi de 2004.

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