Nous constatons que les problèmes qui naissent ailleurs ont des répercussions chez nous. Que faire à notre niveau pour limiter ces zoonoses ?
Parmi les recommandations de notre commission, il est question d'investir davantage dans la recherche sur la biodiversité, pour être mieux armés et pour mieux diffuser une culture de préservation de la biodiversité. Quels axes favoriser pour renforcer le système de recherche au niveau national ?
Le deuxième grand point d'action identifié est la lutte contre le trafic d'espèces protégées, qui représente le quatrième trafic mondial. Les moyens sont aujourd'hui insuffisants. Or, ce trafic contribue à exposer les populations aux virus zoonotiques. Des dispositifs ont été renforcés dans la législation française, avec la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages ; il faut cependant consolider ces moyens. À l'échelle internationale, vous préconisez l'engagement des États ; cela doit-il passer aussi par de nouveaux outils ? Notons qu'il existe déjà une convention sur la diversité biologique, dont les États-Unis ne font pas partie. L'OMS et les organisations onusiennes, tant décriées dans le cadre de la pandémie, devraient-elles avoir des moyens plus importants pour la préservation et la prévention de ces pandémies, ou faudrait-il un nouvel organe spécialisé ? Faut-il renforcer la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) ?
Notre commission sera vigilante sur les propositions internationales et tâchera d'être un acteur d'influence, en lien avec les collectivités territoriales, mobilisées sur les questions de biodiversité sur le territoire national. Cependant, aujourd'hui, les causes viennent principalement d'ailleurs. Les conclusions doivent mener à des actions internationales sur la déforestation importée par exemple, ou sur l'étiquetage pour sensibiliser les consommateurs, mais ne doivent pas mettre de contraintes supplémentaires sur des acteurs locaux. Vous mettez notamment en cause une agriculture intensive en Asie ; veillons à ne pas heurter nos collègues dans les autres pays afin que notre influence soit efficace dans les débats à venir.