Je suis confiant quant au renforcement des moyens alloués à la recherche. Nous avons grand besoin de plus amples connaissances pour prendre les bonnes décisions.
Concernant les outils internationaux, il existe depuis longtemps des travaux qui rassemblent les grands organismes internationaux compétents sur la question du lien entre environnement et santé (l'OMS, l'OIE, la FAO, le Programme des Nations unies pour l'environnement). Le programme One Health existe par exemple depuis une dizaine d'années. Aujourd'hui, faut-il accentuer la pression internationale pour entrer dans une phase opérationnelle de décisions ? C'est ce que nous proposons notamment avec un système de surveillance et de cartographie des risques. Nous disposons des organismes qui pourraient porter cette surveillance, mais il faudra s'accorder sur leur mise en place.
Concernant le renforcement de la lutte contre le trafic des espèces, il existe des structures telles que la Convention sur la biodiversité, mais ce cadre général d'objectifs nécessite des outils opérationnels. Il existe également des conventions ciblées telles que la convention CITES, qui régit le commerce des espèces en danger, ou la convention sur les espèces migratrices. L'outil pourrait être renforcé, mais n'en demeurerait pas moins ciblé sur des espèces qui ne sont pas nécessairement vectrices de zoonoses. Il manque peut-être un outil international de protection des espèces de manière générale. Quant à l'objectif de préservation de 30 % d'aires protégées, nous devrons réfléchir à un outil de mise en oeuvre de cet objectif. Cependant, s'il manque aujourd'hui des outils internationaux, il est compliqué et chronophage d'en créer de nouveaux. Mieux vaut donc renforcer les outils existants.
Enfin, nous avons une responsabilité indirecte dans la préservation des habitats, d'où la mise en oeuvre d'une stratégie contre la déforestation importée, stratégie propre à la France. Nous insistons pour que l'Europe fixe un cadre ambitieux pour qu'à l'horizon 2030, nous cessions d'importer des produits qui participent de la déforestation.