Concernant l'élevage et le transport d'animaux, nous avons, d'une part, identifié des lacunes de connaissances sur le lien entre les modes d'agriculture actuels et la propagation des zoonoses. Il faudra que le besoin de recherche soit comblé au niveau international. D'autre part, l'Homme devra limiter les contacts entre animaux sauvages et animaux d'élevage. Pour ce faire, il faudra réserver pour les animaux sauvages des espaces protégés où ils pourront vivre, car s'ils n'en ont plus, ils investiront des endroits anthropisés. Nous devrons porter une attention particulière aux pays en voie de développement, où les mesures sanitaires ont besoin d'être renforcées. Les connaissances et le savoir-faire français en la matière pourront être utiles pour aider ces pays.
Au sujet de la protection de la biodiversité, la France est l'un des pays qui milite le plus pour un cadre ambitieux. Le bilan du précédent cadre avec les objectifs d'Aichi est globalement négatif ; la plupart de ces objectifs n'ont pas été atteints, car ils n'ont pas été priorisés ni mis en oeuvre de manière opérationnelle. Dans les prochains mois, nous nous concentrerons sur les moyens concrets à mettre en place pour atteindre ces objectifs. Nous nous battrons pour mobiliser des ressources financières sur le terrain de la biodiversité. Nous regarderons du côté d'une augmentation de l'aide au développement, des outils financiers dans le domaine privé, mais aussi de la finance climatique. En effet, la protection de la nature pourrait contribuer jusqu'à 30 % des mesures d'adaptation au changement climatique ; nous pouvons donc combiner les investissements financiers pour le climat et en faire profiter la biodiversité en co-bénéfice.
Notons que nous travaillons au quotidien avec l'AFD, qui est l'outil opérationnel de la France dans les pays en voie de développement. L'AFD a décidé de faire en sorte que 30 % des financements climat soient dédiés à la biodiversité en co-bénéfice. Par ailleurs, elle appuie à hauteur de 60 millions d'euros par an la stratégie de lutte contre la déforestation importée adoptée par la France il y a 2 ans.
Enfin, il convient de reconnaître que la biodiversité, à la différence du climat, est un sujet bien local. Nous avons donc évidemment besoin des acteurs locaux pour la mise en oeuvre concrète de la préservation des aires protégées.