Nous reconnaissons le risque sanitaire lié à une surexploitation de la biodiversité, notamment dans les forêts tropicales. Cependant, la crise du Covid-19 provoque dans les pays qui abritent ces forêts une crise économique qui amène à l'augmentation du braconnage, de l'utilisation de la viande de brousse et de la déforestation. Sur les grands parcs de l'Est africain, la perte de recette liée au Covid-19 est évaluée à douze milliards d'euros - autant de flux financiers qui ne sont plus alloués à la biodiversité. Le risque sanitaire et environnemental va donc augmenter. Dans le cadre de la préparation de la prochaine COP en Chine, cette vision est-elle programme des discussions ? Est-ce un sujet que l'Union européenne prend en compte dans le cadre du grand plan stratégique pour les cinq prochaines années ? Nous sommes sortis de l'Accord de Paris sur le climat avec une enveloppe de 100 milliards d'euros ; peut-on envisager, pour les pays en voie de développement, des enveloppes similaires ? Considérons également la manière dont les entreprises asiatiques ont pris le contrôle de l'exploitation du bois sur le bassin du Congo depuis que les entreprises traditionnelles européennes se sont retirées : ce risque est non négligeable pour la biodiversité. Il y aura beaucoup à discuter lors de la COP.
Par ailleurs, la France a en effet une forêt tropicale en Guyane. L'État considérera-t-il que l'orpaillage clandestin ou les grands projets miniers en Guyane sont contradictoires avec le constat actuel, puisque qui dit projet minier dit viande de brousse et contact avec la faune sauvage ?