Intervention de Jean Sol

Réunion du 1er juillet 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Ségur de la santé

Photo de Jean SolJean Sol :

Ma question s’adresse à M. le ministre des solidarités et de la santé.

Le secteur de la santé, tout particulièrement l’hôpital public, fait face à des difficultés majeures depuis des années. Nous avons légitimement cru, après les grèves des urgences, la démission des chefs de services hospitaliers, la colère des personnels des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), mais surtout après cette terrible crise sanitaire durant laquelle tous nos soignants ont été au front, jour et nuit, que vous les aviez enfin entendus et que les problèmes les plus urgents, notamment les dégradations des conditions de travail et les rémunérations insuffisantes, allaient être pris en considération.

Or il n’en est toujours rien aujourd’hui !

Le Ségur de la santé ne répond pas aux questions, car nos soignants sont de nouveau dans la rue. Ces mêmes soignants qui ont risqué, parfois perdu la vie pour nous sortir de la covid-19. Ces mêmes soignants que nous applaudissions tous les soirs à la même heure pour les remercier de leur dévouement et de leur engagement. Ces mêmes soignants qui sont en droit d’attendre mieux, et plus, que des médailles ou quelques primes.

Les faits et les chiffres sont là. En France, nos médecins hospitaliers sont payés 40 % de moins que leurs collègues allemands. Nos infirmiers, comme nos aides-soignants sont rémunérés 20 % de moins que leurs homologues européens. Mais cela va encore plus loin : l’administration a submergé la santé en France, tout particulièrement l’hôpital, où le personnel soignant et sachant a depuis longtemps perdu tout pouvoir. Oui, nous l’affirmons, notre système de santé actuel est d’abord malade de la sur-administration !

Il y a urgence à repenser toute l’organisation du travail des services publics de santé : les charges administratives ne doivent plus entacher leur quotidien ; la gouvernance des hôpitaux doit être reconsidérée ; les moyens humains et logistiques adaptés ; le management et la formation améliorés.

Le Gouvernement va me répondre qu’il vient, au travers du Ségur de la santé, d’annoncer des revalorisations. Ces dernières ne répondent pas aux attentes légitimes des professionnels de santé, qui n’ont pas de mots assez forts pour critiquer ce qui n’est toujours que du saupoudrage.

Pourquoi le Ségur de la santé élude-t-il les problèmes de gouvernance à l’hôpital ? Pourquoi renoncer à « dégraisser le mammouth administratif » ? Qu’attend-on pour remplacer ce qui est un plan de communication par une vraie réforme en profondeur ?

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