Monsieur l'Ambassadeur, le président a indiqué, en ouvrant la séance, qu'il s'adresserait à vous avec amitié et respect. Je me situerai dans la même ligne, même si les sujets sont compliqués. Notre collègue Jean-Marie Bockel évoquait son expérience à l'OTAN. Pour ma part, je siège à l'OSCE et nous avons, sur ces sujets, les mêmes débats et les mêmes difficultés.
Reconnaissons que la situation en Libye est tout sauf simple et que plusieurs légitimités s'opposent. Il y avait le gouvernement de Benghazi, celui de Tobrouk et il demeure, malgré la reconnaissance internationale, la problématique de la puissance des tribus - problème qui est loin d'être résolu et qui a des influences sur le Sud du pays et sur les frontières avec l'Egypte. Nous savons que des tensions se manifestent régulièrement entre l'Egypte (qui est aussi un pays ami) et la Turquie. Quelle pourrait être votre analyse de la situation de ce point de vue ? Un gouvernement a été reconnu mais ce n'est pas lui qui avait la légitimité démocratique - car il faut rappeler que des élections ont eu lieu, même si elles datent déjà de quelques années. Le gouvernement de Tobrouk s'y est plus ou moins rallié mais ce n'est toujours pas le cas des tribus ni du gouvernement de Benghazi. Comme le président Cambon l'a rappelé, la France discute avec toutes les parties prenantes, y compris sur ce sujet.
Quant à la situation des zones économiques exclusives, vous êtes en train d'essayer de sortir des accords internationaux. On peut toujours invoquer des exemples et vous l'avez fait de manière très habile en excipant du cas particulier concernant le Canada et Saint-Pierre-et-Miquelon. On trouvera toujours quelques îlots permettant d'argumenter mais vous savez bien que le véritable problème, en Méditerranée orientale, concerne Chypre. Rien ne sera réglé tant que ce problème ne sera pas résolu.