Intervention de Jean-Marc Todeschini

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 1er juillet 2020 à 9h35
Audition de s.e. M. Ismaïl Hakki musa ambassadeur de turquie en france

Photo de Jean-Marc TodeschiniJean-Marc Todeschini :

Monsieur l'Ambassadeur, vous avez longuement exposé la position de la Turquie. La commission des affaires étrangères et de la défense vous a fourni une excellente tribune pour défendre ce point de vue. Les entretiens avec vous sont toujours très agréables. Vous les préparez toujours avec soin. Cependant nous n'éprouvons pas beaucoup de satisfaction à l'issue de cette réunion. Votre position valide la théorie que j'avais défendue lorsque je m'étais rendu en Turquie avec Ladislas Poniatowski, après le déjeuner très agréable que nous avions eu avec vous : ce n'est jamais de la faute de la Turquie. Celle-ci tire toujours sur l'élastique. Elle a des positions « à la carte », se coordonnant avec la Russie en Syrie et jouant sa partition personnelle en Libye. En quoi la Turquie respecte-t-elle les engagements pris en janvier, en faveur d'une solution politique, dans le cadre du processus dit de Berlin ?

J'ai également l'impression que votre pays utilise la Libye comme point d'entrée en Afrique, avec une double approche (pénétration économique et idéologique). Vous avez remporté de nombreux marchés d'armement en Afrique subsaharienne ces derniers mois. Vous êtes très présents en Tunisie où vous avez remporté plusieurs appels d'offres (drones, gaz, etc.), de façon tout à fait normale dans le cadre du développement des marchés turcs. Pouvez-vous nous apporter des éléments sur l'offre présentée en fin de semaine dernière par une délégation turque officielle, via une entreprise publique, pour la gestion du port de Misrata (qui offrirait à la Turquie un accès direct à la Tunisie) ? Si j'en avais eu le temps, j'aurais volontiers évoqué les conséquences des évènements du 15 juillet 2016 et surtout la suite des élections municipales. En Europe, les médias présentent régulièrement une forte implication de l'exécutif turc dans les affaires juridiques. Ma question aurait été très directe : existe-t-il encore séparation des pouvoirs exécutif, législatif et juridique en Turquie ?

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