Monsieur l'Ambassadeur, je suis, comme Jean-Marie Bockel, représentant du Sénat à l'OTAN et rapporteur général de la commission sécurité et défense. Je suis parfois peiné, pour ne pas dire choqué, par les provocations permanentes de vos représentants dans ces assemblées. Ces provocations regrettables créent des incidents avec un certain nombre de pays alliés. Ils nous font de la peine car ce ne sont pas les relations que nous avions auparavant avec nos collègues et amis turcs.
Je reviendrai sur des propos qui ont été tenus hier par la diplomatie turque à l'égard du président de la République, affirmant que le président Macron, en s'en prenant à la Turquie, ne gagnerait rien sur le plan interne à la France. Je voudrais rappeler qu'en France, contrairement à d'autres pays, les prises de position, en matière de politique étrangère, ne sont heureusement pas commandées par les conséquences qu'elles pourraient avoir sur la popularité d'un dirigeant. La France est le pays des droits de l'Homme et a soif de défendre les libertés partout. Elle discute avec toutes les parties prenantes et ne comprend pas les positions belliqueuses, malheureusement de plus en plus nombreuses, de la Turquie. La France n'est pas dans la provocation. Chacun pourra le constater. Comment entendez-vous pouvoir amorcer une désescalade ? En parlant de provocation, je pense à différents sujets que vous avez d'ailleurs évoqués, tels que les activités d'exploitation gazière et pétrolière, à la définition des zones économiques (non conforme à la convention de Montego Bay) ou encore au chantage assez régulier sur les flux migratoires. La désescalade ne serait-elle, aux yeux de la Turquie, qu'une position internationale consistant à laisser tout faire à la Turquie, y compris au mépris du droit international ?